Un an après sa sortie à Cannes, c’est distribué par The Jokers que l’on peut redécouvrir Arctic, avec l’exceptionnel Mads Mikkelsen qui se la joue Bear Grylls dans le Grand Nord.
Seul survivant d’un crash d’avion dans l’Arctique, un homme tente de survivre dans l’épave, jusqu’à ce qu’il tente l’impossible en partant traverser ce désert glacial. Arctic est un survival dans la neige où Mads Mikkelsen porte seul ce long-métrage d’une heure trente sur ses épaules glacées. Une pure réussite.
Pour sa première réalisation, Joe Penna parvient à nous offrir un film high-concept d’une efficacité dingue, brutal et sans concession. Sans artifice, le long-métrage est parfaitement maîtrisé, faisant de sa forme et de son fond minimalistes son plus gros atout pour un résultat monumental, qui prend aux tripes sans aucune perte de rythme.
Mads Grylls
Perdu dans le pôle Nord, c’est l’homme face à l’immensité blanche que nous présente Arctic. Un contraste mortel, fait d’une survie de tous les instants, celui de l’homme face à la nature. Si on regrette quelques surenchères dispensables, le film nous aura offert un duel au sommet. Les éléments, la faim et les ours polaire contre un Mads Mikkelsen vêtu d’un manteau rouge, comme une simple goutte de sang au milieu du néant enneigé. Ce huis clos en plein open space nous plonge dans un univers désertique et une survie désespérément altruiste, d’une brutalité silencieuse.
Presque immobile, parfaitement lancinante comme son récit, la caméra de Penna semble immuable, au plus prêt de cette lutte muette où la musique se fond en bourrasques mortelles pour perpétuer ce sentiment de désolation. Une impression renforcée par une absence quasi totale de dialogue alors que les sons ambiants apportent un réalisme glaçant. Arctic est presque animal, un survival désespéré qui repose entièrement sur le jeu incroyable de son acteur principal. A travers son regard charismatique et sa souffrance palpable, on découvre une survie agressive et une envie de vivre extrêmement folle.
Arctic est une œuvre terrible et magnifique, mais également mutique pour que Mads Mikkelsen redevienne, le temps d’une tempête de neige, un Guerrier Silencieux. Un coup de poing cinématographique indispensable.