Si la première saison de Westworld t’avait laissé sur le carreau, préférant revenir aux choses plus basiques de la vie comme la fabrication de colliers de nouilles, ne tente pas la saison 2.
La grande question de cette saison 2 de Westworld était de savoir ce que Jonathan Nolan et Lisa Joy allaient bien pouvoir nous raconter maintenant que l’énigme semblait résolue et que les hôtes prenaient le contrôle du parc. Autrement dit, on s’attendait à quelque chose de beaucoup plus simple. Règle numéro 1 : ne jamais plus sous-estimer le duo. Règle numéro 2 :toujours avoir du doliprane sur soi.
Le génie Westworld
De la même manière que Lost en son temps, la série pose autant de questions qu’elle demeure avare en réponse. Et quand elle se décide à nous en donner, elle le fait sans prévenir, bouleversant nos certitudes au passage. Un système qui marchait bien en saison 1 et qui récidive ici avec le même talent pour le scénario en forme de poupée russe.
Les showrunners en profitent donc pour pousser leur concept beaucoup plus loin. Là où on pensait que Westworld s’intéressait à la déshumanisation du visiteur face à l’humanisation de l’hôte, on découvre que l’enjeu est à une toute autre échelle : c’est la quête de l’immortalité face à la recherche de mortalité. Chaque camp se pense meilleur et se jalouse en même temps. Au milieu de ce bordel, le show s’intéresse aussi à l’identité, la conscience, la religion, le bien et le mal… chaque idée étant incarnée par un individu de chair ou non.
Le prétentieux Westworld
En jouant ainsi avec nous, on sent bien que Nolan et Joy se font plaisir… jusqu’à parfois en oublier le nôtre. On ne niera pas qu’entre la multiplication des personnages,des temporalités, des intrigues et des retournements de situation, on ne s’est pas lassés plus d’une fois. Exigeante, cette saison 2 a su également prendre son temps en nous balançant du « en fait si,mais en fait non » à toutes les sauces. À tel point qu’on a fini par se demander, par moment, si on ne se foutait pas un peu de notre tronche.
Et bien que rien ne semble être laissé au hasard, on ne peut s’empêcher de penser que la série aurait pu s’épargner plusieurs éléments afin de gagner en rythme sans qu’on y perde, du moins à priori, en consistance narrative. Certes chaque personnage a un rôle à jouer dans l’histoire, mais est-ce que l’histoire en avait vraiment besoin ?
Au final, tout est bon pour nous maintenir prisonnier de Westworld. Le pire ? C’est qu’on est volontaires et on l’assume.