Avez-vous écrit le scénario en pensant à Michael Caine et Harvey Keitel ou avez-vous modifié le scénario une fois avoir eu leur accord ?
J’ai écrit ce scénario en pensant à Michael Caine. Je l’admirais énormément et j’avais envie de travailler avec lui. Harvey Keitel est venu après mais je n’ai pas eu à modifier le scénario après car les deux acteurs étaient très proches des personnages qu’ils jouaient.
Le cinéma est-il pour vous un moyen de philosopher sur la vie ? Est-ce que la vieillesse est une angoisse particulière ?
La vieillesse ne me fait pas peur mais elle me crée beaucoup d’ennui. Je ne pense pas qu’il y ait chez moi une envie systématique d’utiliser le cinéma pour philosopher parce que ça serait un peu présomptueux. C’est quelque chose qui passerait mieux dans le cadre de l’écriture d’un livre. En revanche, le fait qu’il y ait une certaine vision philosophique, sans doute oui. Mais ça apparait de manière fragmentaire, chaotique.
Comment travaillez-vous l’arrière-plan des personnages avec vos acteurs ?
Effectivement, je fais un background des personnages mais de manière personnelle, mentale.
Vous avez cité Diego Maradona lors de la remise de votre oscar. Le connaissez-vous personnellement ?
Non. Il m’a juste offert un maillot avec sa signature après avoir gagné l’Oscar.
Pourquoi êtes-vous attiré vers le cinéma plutôt que vers un autre médium ?
J’ai choisi le cinéma mais j’ai aussi choisi l’écriture qui constituait mon rêve bien avant le cinéma lorsque j’étais adolescent. Je me suis tourné vers le cinéma parce que je suis feignant et les feignants n’ont pas envie de se forcer d’apprendre quelque chose (rires). Pour jouer de la musique, il faut apprendre à jouer un instrument. Pour peindre, il faut apprendre à peindre. Le cinéma permet finalement, même sans avoir une maitrise technique totale, de faire du cinéma.
Tout est toujours très soigné. Pensez-vous tout en amont ou est-ce que l’écriture détermine l’esthétique du film ?
Pour mon premier film, tout était très préparé et les choses le deviennent de moins en moins, de films en films. Elles sont même de plus en plus improvisés.
Comment abordez-vous la thématique de la décadence bourgeoise qui semble proéminente dans le film et dans l’Italie d’aujourd’hui ?
Je ne vois pas de rapprochement entre l’Italie et Youth. Le film est centré sur des destins humains et des sentiments universels donc on ne voit pas de pays précis ou en tout cas pas l’Italie. Pour moi, le discours sur la décadence bourgeoise ramène davantage à La Grande Bellezza. On m’a déjà dit que les deux étaient proches mais je ne le vois pas comme ça.
Pourquoi n’avez-vous pas tourné avec Toni Servillo ? Vous a-t-il manqué ?
Je n’ai pas tourné avec lui parce que les deux personnages principaux avaient 80 ans (rires). Il me manque toujours parce qu’en plus d’être un acteur que j’aime, c’est un ami avec lequel je partage beaucoup de choses.