Comment a débuté le superplay pour toi ?
Ça a commencé il y a deux ans et demi en regardant des streams de supermeatboys, puis avec d’autres viewvers nous nous sommes lancés dans des runs sans prétention. En fin de compte cela nous a plu et nous avons continué. C’est finalement un peu par hasard que je suis entré dans le speedrunning.
Tu détiens actuellement le record mondial sur les deux Hotline Miami. Comment s’entraîne un champion du monde ?
En fait tout dépend des humeurs et des entraînements précédents. À certains moments, je vais lancer des streams, être super motivé, mais facilement m’énerver. C’est très dur de rester longtemps concentré sur ce genre de jeu exigeant et punitif. Mais globalement il faut essayer de rester positif, même sur des runs où je vais galérer pendant plusieurs heures : si jamais je réussis à apprendre ne serait-ce qu’un petit élément, cela n’a pas servi à rien. Il faut toujours prendre ces petits détails pour continuer à avancer et se dire que l’on ne stagne pas.
T’arrive-t-il encore de jouer à des jeux de manière « casual » ?
Oui souvent, j’ai récemment battu mon record sur Hotline Miami 2 en 37 minutes 14, la barre est assez haute. Alors pour éviter de trop m’acharner, je prends des pauses sur des jeux un peu plus casual pour le plaisir.
Durant ce Stunfest tu as fait un Live, comment gères-tu les conditions de jeu sur scène avec un public ?
C’est une question d’habitude, j’ai commencé le Stunfest quand il était encore au gymnase il y a deux ans. J’étais alors tétanisé, ce n’était pas prévu que je joue, un créneau s’est libéré et on me l’a proposé à peine une heure avant. Cela faisait à peine 4 mois que je jouais à Hotline Miami et je ne connaissais pas encore Realmyopp : j’étais un peu paumé. Ce sont des conditions différentes d’un stream que l’on fait chez soi, la préparation n’est pas la même. Je vais stresser de plus en plus à l’approche de la run, mais c’est une pression positive, je me dis « il y a un public qui m’attend, ça va être génial ». Une fois lancé, je ne suis là que pour les spectateurs. Et même si je peux parfois être déçu par ma performance, je m’en fou, les gens sont contents, il y a eu de l’ambiance.
Hotline Miami 2 est sorti très récemment et pourtant le niveau de speedrun est assez élevé. Combien y a-t-il de runners dessus et combien de temps penses-tu que ça va durer ?
HM fut un jeu novateur et à part entière, les joueurs trouvaient que c’était trop dur. Depuis, les gens ont énormément apprécié les runs effectués dessus et à la sortie du deux ils se sont dit : » je tente ». De nombreux runners me disent s’être lancés grâce à mes streams et ça me touche énormément. Je pense que ça va continuer, il faut juste continuer à trouver de nouvelles choses sur le jeu, sans quoi il deviendra vite rébarbatif, mais je ne m’inquiète pas trop.
Penses-tu retourner un jour sur le premier épisode ?
Oui j’y pense, si jamais j’en viens à un ras-le-bol sur le 2, chose qui arrivera sûrement tôt ou tard. De plus, je n’ai pas encore atteint mon objectif, c’est à dire passer sous la barre des 20 minutes, ce qui est clairement possible. C’est extrêmement exigeant, il faut avoir les bons patterns, tomber sur la run de l’excellence, et je ne l’ai pas encore eu. Donc pour l’instant je reste sur le nouvel épisode, car il est très populaire, mais à terme j’y reviendrai, ce n’est qu’une question de temps.
As-tu d’autres défis en tête ?
Je pense à un jeu complètement à part : Half-life Opposing Force, mon premier jeu sur PC et un réel coup de cœur. Je suis vraiment friand de superplays sur ce jeu avec les techniques tels que le Bunny-hopping, il faudrait que je me lance et même si ça me paraît compliqué, il faut aussi savoir se diversifier.
Enfin, que conseillerais-tu à des joueurs qui voudraient se lancer dans le speedrun, sans trop souffrir ?
Il faut vraiment aimer le titre que l’on va pratiquer. Se lancer sur un jeu que l’on n’apprécie pas forcément est souvent plus frustrant qu’autre chose et empêche d’être exigeant dans la run. Je conseillerai aussi pour débuter de ne pas se donner d’objectif, juste de finir le jeu de plus en plus vite, par paliers, une barre trop haute serait trop décourageante. Il n’y a pas de talent inné, jamais je n’aurai pensé réussir à un tel niveau, tout le monde peut y arriver, il faut juste y consacrer un peu de temps.