Bambi Galaxy fête ses huit années, Florent Marchet s’apprêtant à (enfin) faire son grand retour avec un nouvel album. L’occasion rêvée pour revenir sur ce grand opus, le meilleur de son auteur.
Un groupe, Frère Animal, des collaborations avec le réalisateur et acteur Patrick Mille et une bande-originale récompensée pour le film Carré 35 d’Eric Caravaca, un roman, et nombre d’autres créations. Florent Marchet n’a pas chômé depuis ces huit années qui séparent la sortie de son nouveau titre solo, De Justesse, de son dernier album Bambi Galaxy. Auteur, arrangeur, compositeur et interprète, l’artiste signait ainsi en 2014 ce qui allait être l’aboutissement de 10 années de carrière depuis son premier album, Gargilesse.
» Avec Bambi Galaxy, un nouvel album qui largue les amarres avec la Terre et la raison, Florent Marchet s’offre un spectaculaire saut en avant, dans le cosmos «
Les Inrocks
« Une odyssée aussi bien personnelle que spatiale, aux faux airs de science-fiction, qui rappelle le Melancholia de Lars von Trier et dans laquelle le narrateur se cherche une sortie de secours »
Télérama
Marchet sur la lune
Après plusieurs albums traitant notamment de son Berry natal, et un look volontiers très old-school, Florent Marchet décide de regarder vers le ciel. Sur la pochette de Bambi Galaxy, nappé de blanc l’artiste, surplombe une dune, regardant vers le ciel, entre nuages noirs et accalmie. S’entourant des motifs inhérents au genre de la science-fiction avec l’évocation des chœurs dissonants de 2001 : L’odyssée de l’espace dès son introduction dans Alpha Centauri, de la secte raelienne dans Space opéra, Florent Marchet oscille entre constat amer, inquiétude et fuite vers l’avant d’une Terre comparée à des marécages où à une « boule de de cons ». L’artiste s’est ainsi jeté à corps perdu dans ce thème d’un futur incertain, oscillant ainsi entre crainte et purs instants de grâce suspendue.
Bambi Galaxy est ainsi autant une évocation d’un futur fantasmé que du constat alarmiste d’un homme inquiet, prouvant ainsi qu’aujourd’hui l’album se révèle plus contemporain que jamais. L’éco-anxiété en matrice, évoquée notamment dans Où étais-tu, et La dernière seconde et un constat proche d’un certain Michel Houellebecq que Florent Marchet a même contacté pendant la création de l’album. Au-delà des sectes, Apollo 21 évoquera ainsi l’être face au néant d’une galaxie infinie. Heureusement, la pop de l’artiste semble ici plus libérée que jamais, quittant enfin les terres de la chanson française de son précédent opus, Courchevel, qu’il confie ne pas avoir trop aimé.
Futurs contrariés
Parce que si nous ne sommes rien d’autre que des particules vouées à disparaître, Bambi Galaxy transforme cette exploration de l’infiniment petit et grand en quelque chose de lumineux (Devant l’espace). Des titres efficaces (Reste avec moi, Que font les anges, Héliopolis) et des balades en forme d’instants de grâce comme la sublime conclusion de l’album, Ma particule élémentaire, assurément le beau morceau du disque. On y entrevoit même quelque chose de la fantaisie d’un Philippe Katerine dans 647, qui évoque rapidement le spleen déshumanisé du Numéros de l’artiste entendu dans le bien nommé Robots après tout.
L’occasion, donc, de (re)découvrir d’urgence ce Bambi Galaxy, fait d’un futur rêvé et fantasmé perpétuellement pris au sol par tous ces questionnements qui nous rongent actuellement au vu de l’état de notre chère planète bleue. Et d’attendre avec impatience le retour de Florent Marchet.