Pikmin 1 et 2 sont arrivés sur Switch dans leur plus simple appareil ; une expérience trop peu enrichie au prix fort et qui a du mal à passer.
Au terme de nos tests de Pikmin 1 et 2, l’heure est au bilan. Ils débarquent sur la Switch en amont de la sortie de Pikmin 4, pour que l’intégrale de la saga soit sur l’hybride. Sous cet argument choc brandi par Nintendo, se cache une réalité un peu plus amère. La réputation de la Switch comme console de tous les portages n’était plus à prouver et, encore une fois, le bât blesse. En effet, Pikmin 1 et 2 ont gagné toutes les consoles de salon de Nintendo, depuis leur sortie sur GameCube. Une quatrième dose Pikmin s’est donc abattue sur les joueurs ce 21 juin, pour les trois derniers qui seraient passés entre les mailles du filet depuis vingt ans. Et au programme de ces énièmes portages, peu de choses à se mettre sous la dent.
Des portages paresseux
Pikmin 1 et 2 sont revenus dans leur plus simple appareil. Les joueurs se contenteront d’un lissage HD, accompagné d’une adaptation en 16:9. Pas de contenu additionnel, ni de bonus (interviews, bandes-son remasterisées…) comme d’autres éditeurs le font souvent. On regrette particulièrement la pauvreté de Pikmin 1 n’ayant toujours à ce jour qu’un seul mode solo sans quêtes annexes, ni multijoueur.
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Nintendo adapte couci-couça le gameplay à la Switch. Nous pouvons lancer et rameuter nos Pikmins grâce aux joy-cons. Dans les faits, la fonctionnalité se révèle laborieuse et vite agaçante. Aussi, aucune adaptation à l’écran tactile n’a été réalisée. La navigation dans les menus se fera comme à l’ancienne, à l’aide des touches directionnelles ou du stick. Cette sobriété qui désoriente quelque peu au départ, trouve finalement ses avantages. Au moins, ces remasters procurent une expérience la plus fidèle possible à celle d’origine. Nous ne sommes pas confrontés à un gameplay simplifié ou des powers-up abusifs qui gâchent le plaisir de jeu.
Mais des jeux toujours plaisants en 2023
En eux-mêmes, les jeux sont tout à fait jouables en 2023 et le plaisir répond toujours présent. Les personnages se déplacent avec fluidité et les mécaniques ne font pas datées, comme d’autres jeux de l’époque (comme le système au tour par tour de Final Fantasy X-X2). Le savoir-faire de Nintendo a permis de façonner un jeu dont les mécaniques restent rafraichissantes et dépaysantes.
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À l’inverse, les menus et l’interface accusent l’âge. ils sont épurés et intuitifs, mais leur design en aplats bleutés apparait rudement kitsch aujourd’hui. Le même triste constat s’applique aux décors et aux personnages. Les décors simplistes se révèlent corrects, tandis que les personnages et leurs outils apparaissent un peu clownesques aujourd’hui. L’aventure se prêtera plus au mode portable, que sur un téléviseur. La petitesse de l’écran gommera quelque peu les textures baveuses et les personnages seront trop petits pour que leur difformité saute aux yeux. Bien qu’il n’y ait pas mort d’homme et aucune utilité à revoir les jeux de fond en comble par des remakes, un petit coup de polish sur les personnages n’aurait pas été de refus.
Les calculs ne sont pas bons Kévin
Difficile de ne pas se sentir lésé lorsque des remasters déjà sorti sur 3 plateformes arrivent au prix fort, puisqu’il faudra débourser 30 euros pour chaque opus. Bien que Pikmin soit une licence de moins haut standing que les pontes Mario ou Zelda, elle a su se constituer une base solide de fans toujours au rendez-vous. Dommage donc que Nintendo n’ait pas réalisé un peu plus d’efforts. Ceci, en vue de proposer une réelle plus-value à cette quatrième édition de Pikmin 1 et 2.