Sous ses airs d’une énième adaptation d’une bande dessinée, Lou ! Journal Infime prend un risque fou : laisser la chaise de réalisateur à son auteur. Avis aux septiques, Julien Neel balaye les doutes d’un revers de caméra.
L’apprenti cinéaste démontre dès les premières minutes un talent certain pour la mise en scène et plonge le spectateur dans un univers incroyablement riche et détaillé. De l’appartement de Lou, pièce centrale du film et véritable caverne aux trésors, jusqu’au générique imaginaire de Sidera, Neel crée un tourbillon coloré et joyeusement foutraque. Le public se laisse emporter dans ce grand n’importe quoi à la drôlerie simpliste, légère et revigorante. Une sorte d’OVNI dans le paysage cinématographique français.
Lou peut également compter sur un casting à l’unisson où une Ludivine Sagnier à frange croise la route d’un Kyan Khojandi chevelu, ou une pétillante Lola – sosie de Maisie Williams – Lasseron tremble devant une Nathalie Baye acariâtre. Les personnages de papier prennent vie à l’écran et charment immédiatement. Le sourire aux lèvres, il ne reste plus qu’à pardonner à la jeune Lou ses petits soucis d’élocution et les quelques longueurs de ce Journal Infime.
Lou ! Journal Infime est sorti le 8 octobre 2014 au cinéma.
Un commentaire
Je suis heureuse de lire une critique qui correspond bien aux impressions que j’ai ressenties lors et après la projection de « Lou journal infime ». Effectivement, Julien Neel nous offre un film très original, positif, sensible, plein de fantaisie, d’inventions et de surprises. Un univers poétique où les personnages, superbement distribués et interprétés, révèlent des fragilités, des désirs, des prises de conscience qui les rendent particulièrement vrais et touchants. Des décors incroyablement fouillés jusque dans les détails (toutes les « marques » et leur graphisme sont inventées!) qui en l’absence de marques temporelles ou spaciales permettront à ce film d’avoir la longue carrière et le succès reconnu qu’il mérite.