L’adaptation du Seigneur des Anneaux made by Amazon s’avère bien compliquée, notamment dû à une question de droit.
Prime vidéo pensait touché un contrat en or, et ils ont surtout hérité d’un vrai casse tête. Les ayants droits de la saga littéraire initiée par le célèbre Tolkien et popularisée par Peter Jackson sont effectivement très rigides quant à la marge de manœuvre de la plateforme. A tel point qu’ils ont dû se soumettre à la présence de Tom Shippey, un universitaire spécialiste de Tolkien, pour chaperonner le show et assurer la liaison avec les détenteurs des droits. Ainsi, Amazon peuvent uniquement adapter la période du Second Âge de la Terre du milieu, de quoi tirer un trait définitif sur la présence d’Aragorn, Gimli et autre Legolas.
Contrainte qui n’est pas spécialement choquante en soit, le projet ayant dès ses débuts affiché son intention de se tenir à l’écart de la période déjà racontée par les films. Cependant ce n’est pas tout, les showrunners devront rester identiques et n’auront aucun droit d’altérer la structure du récit imaginée par l’auteur. Chose qui est souvent nécessaire pour adapter une oeuvre d’un média à un autre.
“Vous pouvez ajouter de nouveaux personnages et poser beaucoup de questions, comme : que faisait Sauron à ce moment là ? Où était-il après la défaite de Morgoth ? Théoriquement, Amazon peut répondre à ces questions, en inventant les réponses, tant que Tolkien n’a pas décrit ces éléments. Mais cela ne doit contredire aucun de ses écrits. C’est ce que doit surveiller Amazon. Tout doit rester canonique, il leur est impossible de modifier les frontières érigées par Tolkien, ils ont l’obligation de demeurer Tolkienien” -Tom Shippey à Indiewire.
Des contraintes particulièrement rigides qui devront mettre pas mal de bâton dans les roues des showrunners JD Payne et Patrick McKay, ainsi qu’au producteur/réalisateur Juan Antonio Bayona qui aura une place importante dans le processus créatif de la série.
On se rattrapera avec la bonne -et surprenante- nouvelle qui annonce pas moins de 20 épisodes pour le show d’heroic fantasy. Format peu courant pour des séries de SVOD qui tablent la plupart du temps sur une petite dizaine d’épisode. Surement une stratégie d’Amazon pour rentabiliser plus rapidement sur la saga et amoindrir les coûts de production.