Il y avait de la magie dans l’air lundi dernier lorsque Emily Blunt (Mary), Lin-Manuel Miranda (Jack), Rob Marshall (réalisateur) et John DeLuca (producteur) sont venus nous parler du Retour de Mary Poppins.
Si tu as lu notre critique du Retour de Mary Poppins, tu sais que par chez nous, on est plutôt ravis de cette nouvelle version, imparfaite mais tellement attachante. Une réussite qu’on doit beaucoup à l’incarnation qu’en fait Emily Blunt, relevant ainsi le défi de succéder à l’iconique Julie Andrews. Une « grande responsabilité » selon l’actrice qui n’a pourtant pas hésité à dire oui.
C’est surtout grâce à Rob (Marshall) avec qui j’avais déjà travaillé. Je savais qu’il allait aborder le film avec beaucoup d’élégance et de cœur. Je savais que ça ne serait pas qu’une simple version 2018 de Mary Poppins. Elle est flamboyante et ce film enflamme la nostalgie des gens. Vous pensez à votre enfance quand vous pensez à elle et il fallait l’honorer. Je l’ai trouvé tellement intéressante à jouer que finalement l’excitation a vite remplacé l’inquiétude.
Emily Blunt
D’autant que cette nounou pas comme les autres se révèle fascinant à jouer par sa « contradiction » comme dirait la comédienne : « C’est un personnage à la fois très terre-à-terre et en même temps extraordinaire, légère et insolente ». Entre appréhension et excitation, il fallait surtout retrouver cette magie qui habitait de le premier long-métrage.
De l’équilibre nécessaire pour redonner vie à Mary Poppins
Un terme revient en effet souvent quand on écoute l’équipe : la nostalgie. Le premier film a énormément marqué une génération (et continue de le faire) il y a 54 ans et il n’était pas facile de prendre la relève. Pour le réalisateur, il était donc primordiale de « retranscrire l’esprit du premier film dans le second », mais sans tenter de le singer. Il fallait réaliser un « travail d’équilibre » entre l’hommage et la volonté de raconter une nouvelle histoire.
Pour ce faire, les livres originaux de Pamela L. Travers ont beaucoup aidé, l’équipe trouvant dans l’époque de la Grande Dépression le sujet parfait pour jongler entre le passé et quelque chose qui parle encore aujourd’hui. On est autant dans la nouveauté que dans la référence et pour John DeLuca, « ce sont ces petits clin d’oeil qui rendent la chose encore plus amusante pour le spectateur ».
Et alors que les Avengers, Aquaman et les copains brillent au box-office, cette bonne fée est peut-être bien la super-héroïne qu’on n’avait pas vu venir.
Les gens sont aujourd’hui insensibles à la violence et au cynisme du monde et nous voulions redonner de l’espoir en faisant renaître Mary Poppins. C’est un rayon de soleil en ces temps difficiles.
John DeLuca
De l’importance de la musique
Comme nous te le disons dans notre papier consacré, le long-métrage ne balance pas de Supercalifragilisticexpialidocious et s’il se plaît à tenter de palier à cette absence, c’était pour éviter à tout prix sa présence. En réutilisant ses standards du premier film, le scénario aurait été au service des chansons, et non l’inverse. Or, ce n’est pas ce qui était voulu. Et si Marc Shaiman (le compositeur) a « suivi la ligne musicale du premier volet », l’histoire prime. « On ne devait pas se dire qu’on allait mettre cette chanson à ce moment précis parce qu’on savait que ça ferait remonter quelque chose aux gens » comme le précise Lin-Manuel Miranda.
Si vous connaissez le premier film, vous savez à quel point les chansons ont eu des interprétations inoubliables. Nous ne voulions pas faire du réchauffé, refaire la même chose, mais moins bien. On a créer des chansons au service de l’histoire.
Rob Marshall
Essentielle, la musique se devait surtout de retranscrire une ambiance et entre l’écriture et l’interprétation, il n’était pas rare qu’elle soit réécrite. La première chanson d’Emily a eu notamment 3 ou 4 versions différentes et celle de Lin-Manuel 7 ou 8. Pas étonnant donc que l’équipe travaille sur le film depuis 2015, la patience étant de mise.
Quand on travaille sur un film musical avec des titres originaux, c’est toujours un peu dangereux car on ne sait pas trop où on va. Même si nous n’avons pas écrit le scénario, dès l’instant où on a été choisis pour le film, on a testé beaucoup de chansons différentes jusqu’à ce qu’elles soient parfaites.
Lin-Manuel Miranda
On n’a peut-être pas Supercalifragilisticexpialidocious, mais avec son Luminomagifantastique, Le Retour de Mary Poppins risque bien de provoquer l’émerveillement des enfants… et des parents.