Eragon : Une adaptation tueuse de dragons…
C’était quoi déjà ? Eragon est le premier volume d’une tétralogie baptisée L’Héritage de l’auteur Christopher Pasolini. Dans le Royaume Imaginaire de l’Alagaësia peuplé de créature fantastiques (des Elfes, des chat-garous, des Ork…pardon des Urgals), un jeune fermier Eragon part à l’aventure avec sa dragonne Saphira et son mentor Obi-Wa…pardon Brom pour combattre l’Empire de Galbatorix. Son adaptation cinématographique est sorti en 2006, signant la première et dernière réalisation de Stefen Fangmeier
Attentes et potentiel d’une adaptation ciné : Eragon est un best-sellers sur les rayons jeunesse. Certes le public n’était pas aussi large et familiale que celui de Harry Potter. Cependant les ados et les geeks pouvaient trouver leur compte. Avec une écriture cinématographique, un univers intéressant et une déclaration d’amour à l’univers de Tolkien, les jeunes lecteurs avaient envie de voir cette épopée sur grand écran. La Fox répondit à leur désir en mode « je vous ai compris ». Une jolie occasion de refaire un Star-Wars à la sauce heroic-fantasy avec sa quête du héros, ses personnages secondaires et ses révélations à la « je suis ton père ». L’idée étant de surfer sur la vague des sagas, imposer son univers et se faire des thunes.
Quel résultat ? Désastreux. Pour tout le monde, le public, les studios, le box-office, les critiques, la communauté de dragons en voie de disparition sur grand écran et pour John Malkovich -impérial en Javert de la Terre du Milieu !- qui nous gratifie d’un « je souffre » en guise de première réplique. Oui, Eragon signe un bond en arrière. Adaptant 600 pages en 1h40, la mise en scène insipide paraissait déjà datée en 2006, évoquant Donjons et Dragons ou Cœur de Dragon en moins fun.
Voix-off ringarde, générique qui apparaît au début comme un téléfilm, des acteurs pas dirigés qui cabotinent ou qui sous-jouent, récitant des répliques affreuses (« une épée tueuse de dragons », « je suis ton dragon et toi, tu es mon dragonnier »). Un cahier des charges basique –intrigue prévisible, morts attendus, bataille finale façon Gouffre de Helm du pauvre, méchant pas content qui crie « NOOOOOOOOON ». La fin de Eragon est dramatiquement ouverte, annonçant une suite qui ne verra jamais le jour. Et pour cause, l’échec au box-office US sera cuisant. Un compliment tout de même, la musique orchestrale de Patrick Doyle est chouette, le Comité Miss France partage d’ailleurs mon avis.