Hamlet, la fin d’une enfance est une revisite moderne, surprenante et brillante de l’œuvre de Shakespeare.
Que vous aimiez ou non les classiques, que vous soyez lassé.e ou non de celui-ci, foncez voir ce Hamlet, la fin d’une enfance hyper frais et moderne, qui ne ressemble à rien de ce que vous pouvez imaginer !
Un seul en scène qui n’en a pas l’air !
Victor Duez a encore frappé ! On avait déjà glissé sa petite merveille de seul en scène, Tout va bien, dans les coups de cœur de notre sélection pour ce festival OFF. On vous recommande désormais aussi d’aller à la rencontre de ce Hamlet de notre époque, audacieux et génialissime ! Le comédien y brille une fois de plus par son talent et son charisme.

Il ne manquait plus que sa route croise celle d’un metteur en scène foisonnant d’inventivité : Christophe Luthringer. Les deux se sont trouvés et, ensemble, font des étincelles dans la salle du Théâtre Le Cabestan, déjà bien remplie le jour de première auquel nous avons assisté. D’ailleurs, on oublie vite qu’il s’agit d’un seul en scène à mesure que d’autres personnage s’invitent de manière plutôt originale. On a ainsi la mère du jeune héros dont seule la voix résonne de temps en temps ; mais aussi sa petite amie et l’un de ses amis (nous avons reconnu le sympathique et drôlissime Grégoire Roqueplo de Et Dieu créa le sport !) par le biais d’appels visio projetés sur un écran. Des appels qui déclenchent chaque fois rires ou sourires.
Le théâtre comme exutoire
Nous sommes donc dans la chambre de Hamm, 19 ans. Une chambre d’ado plus vraie que nature avec son bureau rempli d’objets, ses posters de films ou d’artistes qu’il admire comme Eminem ou Scarface, ses photos accrochées sur la tête de lit, un punching ball, ses canettes de soda, chaussettes et autres baskets qui traînent… Le décor de David Teysseyre déborde de détails que nous avons adoré observer tout au long de la pièce !

Deux mois à peine que le jeune garçon a perdu son père. Un bouleversement auquel vient s’ajouter l’arrivée un peu trop rapide à son goût d’un nouveau beau-père dans leur vie. En froid avec sa mère qui tente de renouer le contact depuis l’autre côté de la porte, il se réfugie dans le théâtre, et plus particulièrement dans Hamlet, pièce que son père adorait. Ses jouets, figurines, poupées deviennent alors les personnages de cette tragédie qu’il réinvente en l’adaptant à ce qu’il est en train de vivre.
Un Hamlet follement réjouissant
On a adoré la richesse de cet Hamlet, la fin d’une enfance, aussi bien dans le jeu que dans la mise en scène. Impossible de s’ennuyer. Le comédien (qui gère également – et avec une fluidité déconcertante – une partie de la régie !) est sans cesse en mouvement, complètement crédible dans le rôle de cet ado confronté à un chagrin et une colère trop grands pour lui, et trouve dans l’art, dans le théâtre, le moyen de transcender l’épreuve qu’il traverse. Un message qu’il fait bon d’entendre résonner.
« Nous savons que le monde tout entier est un théâtre ! »
Épatant tout du long, souvent drôle, parfois touchant comme lorsque Hamm s’adresse avec toute sa sensibilité à son père défunt, Victor Duez nous embarque avec lui dans ce Hamlet plus contemporain, rythmé et universel que jamais. Le travail sur les jeux de lumière et les musiques est intelligemment pensé également pour créer des ambiances qui viennent appuyer le récit et l’intensité du jeu. La créativité jaillit en permanence, on en sort rempli d’enthousiasme. En un mot : fabuleux !
Ah, et si vous aviez encore un doute : bien sûr que c’est un coup de cœur.
Hamlet, la fin d’une enfance, de William Shakespeare, adaptation et mise en scène Christophe Luthringer, avec Victor Duez, se joue du 5 au 26 juillet 2025 au Théâtre Le Cabestan.
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Avis
Voilà du théâtre comme on l'aime : créatif, moderne, riche, original, réjouissant. Et si ce Hamlet s'adresse à tous les publics, il offrira tout particulièrement aux ados une merveilleuse porte d'entrée vers le théâtre et les œuvres "classiques".