Difficile d’ignorer les échos de la Blizzcon 2018 : après avoir annoncé le nouveau héros d’Overwatch, une extension Hearthstone, un remaster de Warcraft III et le retour imminent de Wow Classic, Blizzard faisait carton plein. Hélas, trois fois hélas, après des mois d’annonces feutrées sur les réseaux sociaux, annonçant à mi mot un nouveau Diablo et mettant, de fait, l’eau à la bouche des joueurs, l’annonce de Diablo Immortal, un jeu mobile, a provoqué un tollé de réactions.
L’attaque des clones.
Remettons les choses dans leur contexte : à la Blizzcon, Blizzard est roi. La foule de spectateurs est constituée de ses fans hardcore, qui ont payé 200$ leur ticket et qui ne jurent que par le jeu sur PC. En d’autres termes, un public exigeant, dont les attentes sont claires : un remaster de Diablo II, une annonce de Diablo 4… Réussir à se mettre à dos pareille troupe, c’est un petit exploit.
D’abord, annoncer un portage mobile est osé, mais Hearthstone a bien réussi à s’immiscer parmi les licences phares de Blizzard. Les aficionados vous diront que c’était le début de la fin. Le problème c’est que Diablo Immortal n’est même pas un jeu Blizzard. Il est développé par NetEase, un studio chinois, qui semble avoir paresseusement importé les skins de Diablo III sur un jeu qu’il avait déjà sorti en 2017…
En d’autre termes, le géant américain ne peut même pas se targuer d’avoir développé un projet de qualité, sous l’égide de ses propres équipes rodées à livrer des jeux bichonnés aux petits oignons.
La revanche du fric.
Le résultat ne se fait pas attendre. La débâcle médiatique a commencé dès la session de questions réponses avec les développeurs. Un joueur demande s’il s’agit d’un poisson d’avril, un autre réclame une version PC… Le trailer de Diablo Immortal est enterré sous les dislikes (les pouces rouges dans la langue de Molière) Youtube, à tel point que Blizzard tenterait de mitiger le désastre en supprimant des commentaires et jonglant entre plusieurs versions de la vidéo.
Côté Bourse, l’addition est également salée puisque le titre a perdu 6% ces derniers jours. Bref, il semblerait que ce soit un très mauvais moment à passer pour le studio, lequel a néanmoins affiché sa volonté de continuer sur sa lancée en développant d’autres titres mobiles.
Feu de forêt
L’incendie Diablo Immortal n’est donc pas près de s’éteindre, puisqu’il reste encore à juger quelques futilités tels que le jeu en lui même et son gameplay… Et bien évidemment, les micro transactions potentiellement inhérentes à ce type de portage. Autant dire qu’il y a encore matière à hurler à la trahison de celui qui était encore, jusqu’à il y a quelques temps, l’un des grands favoris des joueurs. Allez, on lui pardonnera en 2019 avec l’annonce simultanée de Warcraft IV, Starcraft III, Diablo IV sur PC. On peut rêver…