Découvrez dans Un homme sans volonté de Marc Desaubliaux, l’histoire de Louis, jeune homme indécis qui avait tout pour réussir, mais qui à force de ne jamais prendre de décisions importantes, est passé à côté de sa vie. Une écriture magnifique pour un roman qui nous fait vivre de nombreuses émotions !
Marc Desaubliaux est l’auteur de plusieurs romans aux éditions Des auteurs des livres. Sa carrière littéraire a débuté à l’âge de vingt-six ans, avec « Journal du désespoir » qui raconte l’histoire de Charles-Henri, seize ans, issu d’une famille bourgeoise parisienne, qui trouve un exutoire en écrivant dans un cahier d’écolier tout ce qu’il n’ose pas dire. Plusieurs de ses romans parlent de l’adolescence et des conséquences que peuvent avoir certains événements sur le long terme. On retrouve ces thèmes-là dans « Un homme sans volonté », son septième roman.
« Je m’ennuie depuis toujours. Une vie toute tracée avec ses règles, des phrases, des conversations répétitives. Les semaines durent des siècles. Jamais je n’ai réussi à trouver la moindre issue à cette mort lente. »
Louis, issu d’une famille bourgeoise, n’est pas aussi épanoui qu’on pourrait le croire, malgré un avenir qui semblait tout tracé. Alors que son père souhaite qu’il poursuive la tradition familiale en reprenant les rênes de la société, cela n’intéresse pas Louis. En fait, pas grand-chose ne le passionne, à part la peinture. Les moments passés devant ses toiles lui permettent de s’évader, et de crier sa colère sous formes de jeux de couleurs abstraits. Car Louis est parfois sujet à des crises de violence. Il a besoin d’extérioriser ce qui reste enfoui à l’intérieur. La peinture est une sorte d’exutoire pour Louis comme le cahier d’écolier l’est pour Charles-Henri dans « Journal du désespoir ».
« Seul surtout quand il y a du monde autour de moi. Des gens que je connais et à qui j’aimerais pouvoir révéler ce que je suis vraiment, mais comment faire, je ne le sais pas moi-même. Je vis à côté d’eux. »
Depuis qu’il est très jeune, Louis a pris l’habitude de se mettre à l’écart, de s’isoler machinalement. Sa sœur ayant des problèmes de santé, elle accapare ses parents et Louis se retrouve seul. Il s’est habitué à cette solitude, y trouvant parfois même du réconfort. Mais cette distance a fait qu’il ne s’est jamais intégré, jamais engagé, et en définitive, il n’a jamais eu véritablement à prendre de décisions importantes, et reste désormais un éternel indécis. Carole-Anne ou Jeanne ? L’amoureux transi ne parvient pas à choisir entre les deux, si bien qu’aucune ne deviendra sa femme, malgré la passion dévorante qui les animent, Carole-Anne et lui. La peinture ou la société familiale ? Ni l’une ni l’autre, un peu des deux… le choix est trop difficile. Une relation par contre restera constante, celle qu’il entretient avec son ami Dimitri, le seul qu’il n’aura jamais. La famille de Dimitri devient une seconde famille pour Louis et il y trouve un grand secours.
« Mes parents n’ont pas su, ne savent pas me donner les armes pour affronter la vie. Jusqu’au bout l’espoir d’une affection qui ne vient pas. »
Marc Desaubliaux sait retranscrire les émotions avec beaucoup de sensibilité. Ce livre est touchant, poignant par moments. On a de la peine pour Louis quand il tombe au plus bas, de l’espoir lorsqu’il semble trouver sa voie, peur de ce qui peut lui arriver. On s’attache à lui, mais aussi à Carole-Anne dont on suit une partie de la vie. Un merveilleux récit !