Découvrez aujourd’hui le livre « L’instinct du sens », un essai scientifique qui se consacre aux prémices du langage et de son évolution. L’écrivain derrière ce projet titanesque et fascinant est Philippe Barbaud. En effet, ce linguiste québécois se dédie à ses recherches à la grammaire et à toutes les questions autour de la linguistique. Il s’agit donc d’une discipline bien à part, qui nous permet de mieux connaître l’humanité et son mode de communication unique.
Passionné par cette discipline, cet ouvrage témoigne d’une réflexion approfondie, publiée auprès de l’éditeur français « Des Auteurs Des Livres ». Philippe Barbaud a enseigné à l’Université du Québec à Montréal et a décroché une maîtrise en linguistique, ce qui apporte encore plus de poids et de crédit à cet essai divisé en plusieurs parties.
Cependant, il est préférable d’aborder ce livre avec quelques prérequis, afin d’en savourer toute la nuance. En effet, l’ouvrage en lui-même est relativement épais, mais la table des matières permet de guider rapidement et efficacement le lecteur sur les thématiques qui l’intéresseront le plus. L’entièreté du propos tourne autour de la problématique suivante : « Quelle est la raison de la parole ? » Une telle question pourrait être posée par un enfant, surtout à l’âge où les petits commencent à s’interroger sur le monde qui nous entoure. Selon le philosophe Francis Bacon : « le vrai pouvoir, c’est la connaissance. » Aussi bien, une découverte scientifique peut bousculer nos prérequis et enrichir notre culture. De nombreuses thématiques et sujets se chevauchent, se rencontrent et se complètent au sein de ce texte académique.
Afin d’appuyer ses propos, l’auteur Philippe Barbaud injecte des disciplines diverses, qui semblent se réunir à la manière d’un puzzle. Par exemple, le livre qui se présente sous la forme d’un travail anthropologique strict est en réalité porteur d’une seconde lecture, autrement plus profonde. « Qu’est-ce que la communication, se limite-t-elle aux Hommes ? » Dans la lignée des découvertes de Charles Darwin, le scientifique estime que pour maîtriser cette communication structurée, verbale et cohérente, l’être humain a dû délaisser le langage animal. En effet, force est de constater que les animaux parviennent bel et bien à échanger et à se faire comprendre entre eux, y compris avec les espèces, dont l’humain. Ce qui est considéré comme normal, une part du quotidien mérite d’être remis en cause, bousculé, interrogé. Serait-ce l’individualisme et la prise de conscience de « soi » qui a permis de décrire ce que les yeux perçoivent ?
La réflexion semble trouver un écho continu en chacun : si l’évolution du crâne reste relativement constante, le langage bouge. A chaque époque sa manière de s’exprimer, des mots disparaissent, d’autres surgissent. L’humain est si souvent représenté dans une posture valorisante, pouvant s’adapter à son environnement. Certes, la survie fait partie des pulsions naturelles et innées de l’Homme. Qu’en est-il de ce langage, qui ne cesse de se renouveler ? L’écrivain octogénaire a consacré toute sa vie et son énergie à l’élaboration d’une réponse digne, qui pourrait elle-même engendrer d’autres réflexions.
Au cours de ces 360 pages, le lecteur découvre et explore le langage dans le temps, en fonction des époques qui se suivent et ne se ressemblent pas. Pour cela, l’auteur expose précisément les différents stades de l’évolution du sapiens, en s’attaquant notamment aux périodes charnières qui ont vu s’accélérer les modifications physiques. L’Homme s’est adapté à son environnement et aurait cherché à le détailler par nécessité, dans le cadre d’une chasse à la vie. Par ces descriptions des évènements naturels et des éléments dangereux, l’Homme s’assure non seulement une chance de survie plus élevée, mais il prend conscience qu’il existe en tant que personne. Sept ans auront suffi à Philippe Barbaud pour présenter ce travail colossal, extrêmement intéressant et conséquent. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un instant de « détente », cet ouvrage finement documenté a été écrit avec une plume claire et concise.
Si la prétention de Philippe Barbaud est de s’interroger sur une des questions les plus énigmatiques au sujet de la vie, il se démarque notamment par un discours empreint d’humilité. Tantôt très technique et d’autre fois vulgarisées, les chapitres et parties contenus dans « L’instinct du sens » rappellent au lecteur qu’il n’est pas grand-chose, dans le bassin de l’univers. C’est en comprenant ses origines et son berceau que l’on perçoit mieux l’avenir. Et si la clef de la communication avait été forgée à l’aube de l’humanité ?