Fruit du travail de pas moins de 4 réalisateurs, Willy 1er est, à l’image de son personnage, un véritable ovni.
Récit initiatique. Librement inspiré de la vie de son acteur principal, Daniel Vannet, Willy 1er évoque le parcours d’un homme complexe qui veut trouver sa place. Simplet, inadapté, naïf, marqué par le suicide récent de son jumeau qu’il ne comprend pas, Willy (la cinquantaine) cherche une autonomie libératrice. Se fixant comme objectif de trouver un appartement, avoir un scooter et des amis, Willy 1er célèbre les petites victoires d’un quotidien à l’authenticité percutante, sans verser dans le misérabilisme.
À la maladresse visible. Dénonçant la cruauté ordinaire des petites humiliations et moqueries quotidiennes, offrant un regard pertinent sur les préjugés et les différences, entamant une réflexion maladroite mais intéressante sur le deuil, le film est riche. Trop sans doute. Cette leçon de vie atypique à la charge émotionnelle potentiellement puissante, nous maintient paradoxalement à distance. Relevé de touches d’humour à la maîtrise incertaine, le métrage souffre d’une réalisation quelque peu brouillonne et d’un chemin bien trop convenu.