Présenté en Séance de minuit du Festival de Cannes 2024, Vétéran 2 (I, the Executioner) est le nouveau film d’action-comédie de Ryoo Seung-wan, après le giga-succès du premier opus en 2015. Une suite toujours sympathique, mais moins surprenante !
Lorsqu’on parle du cinéma coréen, on cite aisément ceux de la nouvelle vague (Park Chan-wook, Bong Joon-ho ou bien Kim Jee-woon). Pourtant, Ryoo Seung-wan a su se frayer un chemin plus modeste dans le cinéma de genre cette dernière décennie, mais néanmoins intéressant. Vétéran 2 arrive donc notamment après l’énorme succès du 1er en 2015 (5e plus gros succès du cinoche coréen), mais aussi les très bons Battleship Island et Escape from Mogadishu.
Des films amples et jusqu’au-boutistes, alors que le récent Smugglers opérait un virage plus modeste, mais toujours imbibé d’une envie de vraie cinéma de série B. 9 ans après la première aventure de l’inspecteur Do-cheol (Hwang Jun-min), Vétéran 2 arrive enfin, et nous retrouvons la brigade criminelle la plus décontractée qui soit, une décennie après avoir déjoué les manigances d’un riche conglomérat industriel.
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Dans Vétéran 2, cette fois Do-cheol font face à un serial killer se présentant sur les réseaux sociaux comme un justicier. En effet, chacune de ses cibles sont des criminels, tandis que leur punition mortelle place ce vigilante comme une célébrité à rapidement démasquer. Balançant encore une fois sa vie privée et professionnelle, Do-cheol va faire équipe avec Park Sun-woo (Jung Hae-in), une recrue des plus efficaces.
Veteran : same but different
Dès sa scène d’introduction, Vétéran 2 nous ramène comme en 2015, dans un mélange d’action et de comédie savamment orchestré, avant de mieux nous ramener vers un cadre plus posé. Tous les ingrédients inhérents au précédent sont là, tandis que la film mettra plus en avant l’absence de dialogue entre le protagoniste et son fils ado (jusqu’à même tacler la tentative de suicide). Un abord dramatique constamment balancé avec le comique de situation.
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Toujours est-il qu’à l’instar du premier, un problème de rythmique arrive jusqu’à la première heure, peinant par moments à instaurer une fluidité narrative au sein d’une intrigue finalement très classique. Si bien que même l’identité du fameux tueur n’est pas source d suspense, rapidement évacuée en début de film malgré une petite tentative de twist.
Une humble histoire de savoir-faire
Là où Ryoo Seung-wan assure toujours néanmoins tient dans ces scènes d’action, percutantes et au montage brut de décoffrage. Que ce soit une course-poursuite (avec utilisation du décor), un pugilat sur un toit sous la pluie ou bien le climax (là encore dans un set où verre pilé et échafaudages font partie intégrante de la chorégraphie globale), le réalisateur rappelle tout son savoir-faire d’artisan, même si Vétéran 2 déçoit forcément à l’aune de l’exercice comparatif des morceaux de bravoure de ses précédents films.
En résulte donc une suite qui aura parfois des accents d’intrigue téléphonée ou des lieux communs (en particulier sur la nécessité de justice dans un cadre légal et sur les violences policières). Néanmoins, ce nouveau Ryoo Seung-wan reste une sympathique pioche, en attendant de plus amples futurs projets !
Vétéran 2 n’a toujours pas de date de sortie en France. Retrouvez tous nos articles du Festival de Cannes ici.
avis
Dans la droite lignée du premier opus, cette suite de Vétéran nous accueille toujours avec le savoir-faire de Ryoo Seung-wan, la surprise en moins. Malgré une intrigue qui méritait un aspect plus resserré, on tient donc un second opus sympathique. Ni plus ni moins !