Adepte de l’implosion familiale, Derek Cianfrance (Blue Valentine, The Place Beyond The Pines) revient avec Une Vie Entre Deux Océans.
Un couple. Cianfrance sublime l’alchimie évidente du couple, à la ville comme à l’écran, Alicia Vikander/Michael Fassbender. Touchant de justesse, lui en ancien soldat meurtri par la guerre devenu gardien de phare pour s’éloigner de toute civilisation, elle en femme qui rêve de devenir mère sans y arriver. Réuni sur l’île de Janus (dieu des commencements, des fins et des choix), l’un renaît quand l’autre se meurt et perd son éclat face à l’impossibilité de donner la vie. Mais quand une barque s’échoue avec à son bord un bébé bel et bien vivant, l’équilibre du couple va s’inverser.
Un mensonge. Traversé par la thématique de la famille, le métrage questionne ici, de manière touchante et troublante, le rapport à l’enfant. Le couple, soudé autour d’un mensonge qui les ronge, se perd dans les remous d’un océan cynique. Leur seul repère : ce phare à la croisée des océans, port d’attache entre le bien et le mal, le passé et le futur.
Poignante, cette ode au pardon souffre pourtant de l’omniprésence d’une musique larmoyante au possible, inutile face à la puissance et à la beauté des images, rendues envoûtantes par la caméra experte de Cianfrance.