Déjà plusieurs années ont passé depuis la saga réalisée par Michael Bay, mais les Transformers reviennent encore une fois sur grand écran. Rise of the Beasts fait suite au très sympathique Bumblebee sorti en 2018, mais la franchise d’Hasbro semble vouloir se réinventer une nouvelle fois pour amener les Autobots vers de nouveaux chemins. Pari tenu ?
Avant Transformers – Rise of the Beasts, les gros robots d’Hasbro auront su conquérir le grand écran dès le premier opus par Michael Bay en 2007. Via sa recette toute simple (un adolescent se retrouvait embarqué dans une guerre entre 2 factions d’extra-terrestres biomécaniques : les gentils Autobots et les redoutables Decepticons), la maîtrise technique et les audaces pyrotechniques du réalisateur parvenaient à susciter l’intérêt en contrepartie de scripts souvent crétins, peu avares en lourdeurs.
On prend les mêmes et on recommence
Après des suites plus ou moins réussies (ou ratées en comparaison du premier suivant notre point de vue), rompant l’équilibre narratif au service d’aberrations scénaristiques (coucou The Last Knight), le terrain de jeu XXL de Michael Bay aura eu raison de lui, ainsi que du grand public qui commençait à sérieusement décrocher. Le spin-off/reboot sauce Amblin 80’s qu’était Bumblebee était parvenu à proposer un sympathique vent d’air frais, renouant avec la fibre humaine et enfantine que représente Transformers à la base.
Cette fois, c’est Steven Caple Jr (Creed II) qui réalise Transformers – Rise of the Beasts, suite-reboot se déroulant en 1994, avec de tous nouveaux personnages. Pourtant, point de révolution dans ce volet déjà annonciateur d’une nouvelle saga : les Autobots (menés par Optimus Prime et son second Bumlebee) sont toujours coincés sur Terre après la fuite de leur planète Cybertron, et doivent faire face à un nouvel ennemi de taille, capable de dévorer des mondes.
Ce nemesis est Unicron, un organisme de la taille d’une planète, qui envoie ses redoutables Terrorcons (et leur leader Scourge) en éclaireurs pour retrouver une mystérieuse clé : artefact lui-même convoité par les Autobots pour pouvoir rentrer chez eux. Cela tombe bien, ce McGuffin est étudié au musée d’archéologie de New York par Elena (Dominique Fishback), tandis que Noah (Anthony Ramos), un ex-militaire sans emploi, va se retrouver mêlé à cette guerre en tentant de voler une voiture… se révélant être un Transformer !
Transformers : Rise of the Reboot
En lisant ces lignes, inutile de dire qu’on croirait être revenu en 2007, tant Transformers – Rise of the Beasts repompe les grandes lignes narratives des premiers films signés Michael Bay. Des emprunts qui iront jusque dans des velléités de pugilats épiques… mais sans le sens du grandiose ou du spectaculaire qu’un Michael Bay parvenait à amener (même sur ses opus les plus mauvais).
Un constat bien dommageable qui se ressent fortement lors de la 2e heure, où nos héros arrivent dans un Pérou cruellement grisâtre et anonyme. Point de dépaysement, même les CGI se veulent inconstants, doublés d’une mise en scène fonctionnelle au possible. L’impression que tout cela a été tourné par la 2nde équipe est même flagrante !
Pire, le Rise of the Beasts du titre reste finalement aussi gadget que les Dinobots dans l’Age de l’extinction, tant les Maximals restent cruellement sous-exploités avant la dernière ligne droite du film. Bref, un scénario classique sur des rails programmatiques… alors que reste-t-il dans ce 7e Transformers ?
Personnages humains à l’honneur
Eh bien de manière curieuse, et malgré des tropes scénaristiques plutôt connus, Transformers – Rise of the Beasts surprend en bien dès ses premières minutes. Tout d’abord, et à l’instar de Bumblebee, Steven Caple Jr parvient à traduire la franchise d’Hasbro sans la transformer en Bayhem caricatural : on a régulièrement l’impression de voir la série animée ou le film d’animation en live.
Outre un design « jouet » adéquat (qui ne trahit jamais la nature robotique des Transformers), les Autobots sont un peu plus traités comme des personnages plutôt que des attractions à cascades (et on évite toute forme de blague misogyne/raciste/scatophiles dont la franchise avait le secret). Si les robots-stars sont là (Optimus Prime, Bee, la moto Arcee..), Mirage (Pete Davidson ou Mister V font tous deux de bons doubleurs) fait office d’Autobot-star pour cet opus.
Transformers – Rise of the Beasts a également pour lui de proposer des personnages humains plus aboutis et plaisants à suivre qu’un Shia Laboeuf ou une Megan Fox trimballés aux quatre coins du globe sans autre réelle justification que « on a lu le script et c’est comme ça ». Anthony Ramos (In The Heights, Hamilton) amène son charisme pour un personnage prêt à tout pour subvenir aux besoins de son jeune frère, tandis que Dominique Fishback (The Deuce, Judas & the Black Messiah) campe une férue d’antiquité ayant là aussi sa place naturelle dans le récit.
Technique inconstante
Pas de révolution non plus, mais des protagonistes immédiatement caractérisés avec efficacité, dans une première partie à New York plutôt ludique (dopée aux sons de Wu-Tang, Biggie, Black Sheep, LL Cool J, etc). Et après une certaine disette et une fabrication plus générique, Transformers – Rise of the Beasts parvient à se réveiller dans un climax techniquement bien solide, faisant la part belle à l’action et à une certaine dose de spectacle il faut l’avouer). De quoi proposer un final plébiscitant l’écurie Hasbro (et laissant songeur sur ce que nous réserve la suite).
Bref, pas de quoi délirer non plus, Transformers – Rise of the Beasts étant avant tout un nouvel opus empilant les directives de son cahier des charges connu, sans atteindre le degré d’authenticité d’un Bumblebee, ni la folie pyrotechnique d’un Michael Bay. Quelque part dans cet entre-deux, ce 7e opus propose régulièrement de bons morceaux à coups de gros robots, en respectant avant tout le matériau adapté. On espère néanmoins du neuf pour le prochain…
Transformers – Rise of the Beasts est sorti au cinéma le 7 juin 2023
avis
Transformers - Rise of the Beasts accuse le coup de proposer une formule qui sent le réchauffé, associé à une certaine inconstance de mise en scène. Malgré tout, ce nouvel opus se veut respectueux de la franchise, portée par un chouette casting. Pas le pire, ni le meilleur de la saga donc !