Hier, 1er novembre, la plateforme Apple TV+ se lançait dans le grand bain du streaming et venait concurrencer Netflix avec ses contenus originaux. Avec The Morning Show, l’entreprise créée par Steve Jobs en 1971 s’assure un très bel avenir.
Entraînante. C’est le premier mot qui nous vient à l’esprit pour décrire The Morning Show. Les réalisateurs des 3 premiers épisodes ne permettent pas l’ennui et nous immergent dans les coulisses de la matinale. La caméra parfaitement bien utilisée suit les personnages en pleine conversation dans les couloirs qui relient les bureaux aux loges et au plateau. La visite guidée a commencé, il n’y a plus qu’à se laisser porter par les producteurs, le chef d’édition, les présentateurs, les secrétaires et les scénaristes.
La mise en scène est brillamment orchestrée, aussi bien dans les studios qu’en dehors. Il suffit de prêter attention à la chanson « Creep » de Radiohead subtilement amenée – dans une scène où le mystérieux directeur de la chaîne organise un entretien impromptu dans un hôtel – pour se dire que la mise en scène relève du génie.
Complètement accros, nous prenons plaisir à observer les différents retournements; parfois culottés mais qui stimulent notre envie de bingwatcher le show. Autant dire que les cliffhangers de fin d’épisode sont très efficaces !
The Morning Show signe aussi le retour des sœurs de Friends, Reese Witherspoon et Jennifer Aniston, qui nous promettent un duo percutant. Mais au cours de ces 3 premiers épisodes, c’est surtout Jennifer Aniston qui a retenu notre attention. Sincère, juste et affirmée, elle rayonne dans une série qui ne serait pas la même sans elle. Si nous avons toujours eu de la sympathie pour cette actrice, elle parvient cette fois à nous bluffer en présentatrice s’émancipant du pouvoir des hommes.
Chasse aux sorcières ?
Mitch Kessler (Steve Carell), le co-présentateur du Morning Show est rattrapé par la vague #MeToo et licencié après avoir été accusé par plusieurs femmes travaillant pour la chaîne de mauvaises conduites sexuelles. Dépassé par les événements, il se laisse aller à des pétages de plombs dignes du « stay calm » de The Office. Mais il n’a pas dit son dernier mot et c’est là que ça coince.
Il se fait l’avocat du diable donnant l’impression de minimiser ses agissements. Qu’est qu’un prédateur sexuel ? C’est la question que pose la série. Si nous n’avons rien contre une mise en perspective de différents types d’agressions sexuelles révélées depuis l’affaire Weinstein, il est clair que The Morning Show joue avec le feu. Attention cependant à ne pas se brûler.