Parce qu’un VPN permet beaucoup de choses, on a pu regarder le pilote de The Mandalorian qui vient mettre tout le monde d’accord quant à cette première série issue de l’univers Star Wars.
Un chasseur de prime parcourt la galaxie et finira par protéger un personnage bien connu. Avec Jon Favreau aux commandes de The Mandalorian, à l’écriture mais aussi en tant que showrunner, et l’avidité de Disney de développer l’univers Star Wars, on avait peur. Mais le pilote galactique vient de nous clouer le bec, laissant augurer d’une envolée brutale et parfaitement jouissive.
Loin de suivre la politique de Bob Iger et de capitaliser à l’infini (et au-delà) sur les nouveaux Jedi, ou les anciens comme Obi-Wan, The Mandalorian choisit de tracer sa propre route. Une œuvre singulière et personnelle, fantasmée d’après le génial Boba Fett mais qui permet à l’univers de Lucasfilms de s’attarder sur les chasseurs de primes et de roder à travers la galaxie pour, forcément, tomber sur des références discrètes, ou un peu trop grosses pour notre goût. Mais force est d’admettre que Favreau aura fait beaucoup et ce grâce à l’implacable et parfaite filiation aux films de Sergio Leone.
L’homme sans nom
La force de The Mandalorian vient de sa forme violente et silencieuse. loin des lense flares de J.J. Abrams, la série se rapprocherait plus du ton crépusculaire de Rogue One de Gareth Edwards. Mais le premier épisode suit la trace d’un chemin poussiéreux, semblable aux westerns spaghettis de Leone pour nous offrir un produit où cowboys et bandits intersidéraux font loi. Laconique, racée et sans concession, la série évite les gros sabots de Disney ou les sabres lasers et préfère flinguer à tour de bras dans des échanges succincts emmenés par la voix charismatique de Pedro Pascal qui se la jouerait presque Clint Eastwood ou Charles Bronson. A ce titre, le personnage cherche évidemment l’origine de ses traumatismes imagés par des flashbacks violents, tout en s’armant pour nouvelle mission, personnelle et fortement référencée.
Les enjeux sont bien présentés, assez pour qu’un novice puisse suivre l’évolution du show sans être un fan inconditionnel de Star Wars. Cependant, le climax ou les iconiques transitions en volet parleront bien plus aux connaisseurs qui, par exemple, souriront également en voyant les primes congelées dans la carbonite. De même, les aficionados de westerns apprécieront les jeux de regards ou les duels au sein de saloons mal famés ou dans des paysages désertiques. En bref, The Mandalorian permet donc de faire une virée dans une galaxie lointaine tout en s’attachant à un personnage original, exempt du canon cinématographique de la franchise. Un résultat inattendu et particulièrement alléchant qu’on a hâte de poursuivre.