The Good Criminal, c’est Liam Neeson qui se venge une fois de trop dans un thriller d’EHPAD dont chaque scène réussit à être un puissant anxiolytique.
Entre les trois volets de Taken et sa fructueuse collaboration avec Jaume Collet-Serra, Liam Neeson aura réussi à donner à sa carrière au box-office un souffle nouveau. Démontant les mâchoires unes à unes dans le plus grand des calmes, le public a suivi ses diverses quêtes vengeresses jusqu’à un ridicule point de non-retour qu’est ce The Good Criminal. Parce que l’histoire du film de Mark Williams se résume une fois de plus à une vengeance entre un « légendaire braqueur » incarné par Liam Neeson, évidemment, qui trouve l’amour et décide un beau jour de se rendre au FBI en rendant les 9 millions de dollars qu’il a dérobé au cours de sa fructueuse carrière. Mais deux agents, dont l’un incarné par le décidément très lisse Jai Courtney, en décideront autrement en volant une partie de son butin tout en l’accusant d’avoir tué l’un d’entre eux…
Alerte Cobraquage
The Good Criminal se trouve étonnamment dévitalisé de ce qui fait le sel, même mauvais, de ce genre de revenge-movie bourrin et parfois jouissivement bête. Thriller apathique qui ressemble plus à un téléfilm d’action allemand qu’un réel long métrage de cinéma, le film de Mark Williams, showrunner et co-créateur de l’acclamée série Netflix Ozark, est ainsi dénué de tout ce qu’il recherche à mettre en place. Porté par un Liam Neeson aux abonnés absents, le film déroule ainsi sa patte molle dans une production léthargique dénuée de budget, chose appuyée par une explosion aux effets spéciaux datés qui font plonger The Good Criminal dans un long coma de plus d’1h30.
Techniquement très mauvais, le film échoue ainsi à mettre en place la moindre émotion, illustré par le manque confondant de figurants qui rend cette fausse course-poursuite invraisemblable. Le récit abracadabrantesque d’un FBI qui évoque plus Les Gendarmes à Saint-Tropez et d’un faussement « légendaire » braqueur illustré par un Liam Neeson endormi faisant exploser un où deux coffres-forts donne même un parfum surréaliste à ce Good Criminal faussement burné mais véritablement stupide. L’ennui pointe ainsi rapidement son nez, dans un film d’action qui fait vite penser à la scène de poursuite entre deux patients d’hôpitaux dans le deuxième volet d’OSS 117.
Taken a ainsi l’air d’être un chef d’œuvre au regard de ce pâle ersatz désincarné qui n’a même pas les moyens de sa bêtise. Porté par des acteurs absents et des dialogues grossiers, The Good Criminal marque peut-être la fin de carrière de Liam Neeson en vengeur bourrin. Dans une sieste aussi longue qu’embarrassante.