The Craft déboule dans un Halloween contrarié pour une livraison BlumHouse de piètre qualité, cachant derrière son engagement un réel opportunisme. Et un film raté.
The Craft est un remake qui ne cache pas son engagement : Personnages féminins opprimés issus de minorités et message surligné jusqu’à l’overdose, oui, le film de Zoe Lister-Jones est bel et bien un film militant et ancré dans son époque. Malheureusement, derrière cette belle façade, il n’y a hélas pas grand chose à sauver de ce naufrage hésitant, partant dans tous les sens pour un constat vain mais réellement opportuniste.
Engagé, degagé
Parce que le récit ne fait qu’explorer tout ce qu’il propose, de la magie à l’acceptation de soi et de ses différences en passant par la masculinité toxique, rien dans The Craft ne prend ainsi réellement, le tout se trouvant mélangé dans un résultat difforme et quelque peu irritant. Le film prend un soin tout particulier à parler du corps et des genres, il délaisse volontairement et grossièrement une magie qui ne sert que de toile de fond pour un final grotesque et ridicule.
Parce que derrière un militantisme de façade, un message politique appuyé n’a jamais fait un bon film, comme ont su le montrer les très maladroits derniers films de Spike Lee. Si ce récit fantastique sur des femmes en avance sur leur temps ici retranscrites en adolescentes essayant de transmettre une modernité sexuelle était une véritable bonne idée sur la papier, pourquoi le surligner par une bande originale tapageuse et intrusive pour insister sur le fait que ses personnages soient cools et engagés si ce n’est pour jamais faire exister leur différence à l’écran ?
Zérocculte
Parce que faire état d’un engagement ne suffit malheureusement pas à en faire un film valable, le long-métrage est la parfaite illustration de ce que l’industrie hollywoodienne a su maladroitement s’accaparer de causes fortes à des fins réellement opportunistes. The Craft n’est qu’un remâchage tapageur de belles idées progressistes, tentative défectueuse de cacher un film qui ne l’est pas moins, cachant son manque d’imagination et de scénario par un engagement appuyé qui nuit fortement à l’ensemble.
Les sorcières de The Craft n’existent ainsi jamais à l’écran, effacées derrière un militantisme qui sert ici d’excuse pour un film raté et maladroit. Réellement grotesque et ennuyeux, le film, à l’instar de son message, ne se trouve jamais, dans une débâcle dénuée de magie et de sincérité.