Présenté en exclusivité lors de l’Étrange Festival annuel à Paris, The Childe s’impose comme un chouette film de genre coréen, certes un peu laborieux à la détente, mais aux velléités jouissives plutôt réussies.
Après une petite période d’errances, le réalisateur coréen Park Hoon-jung revient sur le devant de la scène avec The Childe. Présenté en avant-première lors de l’Étrange Festival XXIXe Edition, ce thriller d’action neo-noir semble initialement renouer avec la fibre policière du New World du même réalisateur. Mais que nenni, si le film débute de manière un peu trop pépère, The Childe a heureusement plus d’un tour dans son sac !
The Childe débute après le match de boxe de Marco Han, un Kopino (un métis coréen-philippin) ayant pendant longtemps cherché l’identité de son père dans le but de payer les soins pour sa mère. Après avoir été hospitalisé suite à une altercation avec un gang, Marco est justement approché par un avocat, affirmant représenter son père (un riche magnat). Les enjeux sont simples : Marco doit rentrer au pays pour un obscur motif.
C’est alors que ce dernier va faire la rencontre d’un mystérieux assassin, dont les motivations sont tout aussi troubles. Et si cela ne suffisait pas, Marco est également au centre de toutes les attentions. En effet, il est aussi poursuivi par Han Yi-sa, le fils désireux de faire main basse sur la fortune familiale ; ainsi que Yoon-ju, une femme tout aussi mystérieuse semblant recevoir ses ordres d’une figure de l’ombre. Une chasse à l’homme s’enclenche, aux enjeux plus surprenants que prévus.
Prologue à combustion lente
Un pitch de base parfait pour du film de genre bien vénère à la coréenne donc, sauf que The Childe patine sévèrement dans une mise en place assez laborieuse de ses enjeux. Car le réel défaut du métrage tiendra justement dans une certaine perte d’efficacité lié à ses nombreux bouts de gras, préférant s’appesantir sur le background de Marco (finalement pas le protagoniste le plus intéressant du film au fur et à mesure que le récit se dévoile) ou bien une caractérisation extrêmement classique de certains personnages.
On pensera notamment à l’antagoniste principal Han Yi-sa, joué par un Kim Kang-woo tout à fait satisfaisant dans le rôle du caïd crapuleux (exécutions sadiques à la clé). Mais là encore, l’écriture reste finalement dans les clous, et il faudra presque une bonne heure avant que The Childe attaque véritablement le vif du sujet !
Son nom est Personne
C’est à ce moment que l’assassin sans nom interprété par un impeccable Kim Seon-ho devient pour ainsi dire le protagoniste (au même titre que Marco), et que le film trouve enfin son rythme de croisière. Le réalisateur jonglera dès lors avec aisance entre poursuites au découpage carré, action rythmée et saillies humoristiques bien pensées. Le comique situationnel est de mise parfois jusqu’à l’absurde, où nos personnages commentent de manière intra-diégétique la caractère surréaliste d’une action.
Un sens du tempo humoristique complètement encapsulé et incarné par ce personnage d’assassin ultra-badass, comme seule la Corée en est actuellement capable. Kim Seon-ho vole ainsi la vedette au reste du cast, et justifie à lui seul le visionnage. Tour à tour amical, menaçant ou bien mystérieux,son personnage anonyme se révèle même franchement tordant dès lors que The Childe entame son ultime ligne droite.
Un climax dans une maison luxueuse arrivant à encapsuler tout l’enjeu longuuueement planté précédemment, et offrant par la même occasion un morceau de boucherie filmique qui sera automatiquement validé par les amateurs de cinéma de yakayos.
Au final, The Childe mixe ses genres avec une certaine efficacité, malgré une phase de dérouillage narratif plutôt brinquebalante initialement. Heureusement, le métrage dévoile progressivement chacun de ses cartes, avant de conclure sur une curieuse impression : on en redemande !
The Childe n’a aucune date de sortie pour le moment
avis
The Childe s'impose comme une série B sympathique, à la mise en scène carrée et avec quelques jolis accents de badasserie malgré un scénario perdant parfois en efficacité de par ses trop nombreux bouts de gras initiaux. Heureusement, la dynamique trouve son tempo progressivement, en particulier via le personnage trucculent joué par Kim Seon-ho. Une pioche tout à fait correcte donc !