The Birth of Kitaro: The mystery of GeGeGe est un long-métrage de Go Koga célébrant le centième anniversaire du mangaka Shigeru Mizuki.
Adaptation du manga Gegege no Kitarô (connu en France sous le nom Kitarô le repoussant), The Birth of Kitaro: The mystery of GeGeGe est un préquel à la série et s’axe sur Medama-oyaji, le père de Kitaro, et Mizuki, un employé de banque qui se rend dans un village maudit pour y accomplir une mission secrète.
Complexité de l’intrigue
Il faut s’accrocher pour suivre l’intrigue de ce film. A peine commencé que le film multiplie les personnages et les séquences. Tout s’enchaîne très vite, chacun est présenté en quelques mots sans qu’on ait le temps d’emmagasiner les informations. Rapidement, on se retrouve dépassé par les enjeux du film, mélangeant les personnages entre eux et leurs objectifs.
On comprend tant bien que mal que Mizuki doit se rendre dans un village pour une mission, mais les détails de celle-ci restent mystérieux. Dans cet étrange village, Mizuki fait la rencontre du clan Ryuga, une famille toute aussi impénétrable et secrète qui se dispute les droits de succession suite au décès de leur chef. C’est alors qu’un des membres du clan est assassiné, un meurtre sanguinolent qui précède une succession d’évènements inexplicables.

Entre les mystères, les non-dits, le surnaturel, l’intrigue de The Birth of Kitaro est particulièrement complexe, à tel point qu’elle ne commence à avoir du sens qu’au milieu du film. Il faut donc s’armer de patience et accepter d’être dans le flou pendant un long moment, piochant des indices par-ci par-là pour rester dans la course. Et comme si ce n’était pas suffisant, voilà que Medama-oyaji fait son apparition dans le récit, un fantôme venu au village pour retrouver sa femme disparue depuis longtemps.
Le surnaturel de The Birth of Kitaro
Le manga à l’origine du film est connu pour avoir participé à la popularisation des yokais, ces créatures surnaturelles de la culture japonaise, à la fois, esprits, fantômes et démons. Il est donc évident que The Birth of Kitaro contient son lot de Yokais, représentés dans un style graphique différent des autres personnages, et de combats entre forces maléfiques. Ces derniers sont d’ailleurs particulièrement réussis, Go Koga multipliant les angles de prise de vue, les effets visuels, les mouvements de caméra et les inserts sur des détails de l’action.
Le traumatisme de la guerre
Derrière son côté surnaturel, The Birth of Kitaro place les sentiments humains au centre du récit. Mizuki est un homme traumatisé et hanté par ses souvenirs de la guerre, qui surviennent à travers plusieurs flash-back en noir et blanc. Sayo, la plus jeune fille du clan Ryuga, est habitée par une peur dont on ne découvrira l’origine qu’à la fin du récit. Quant à Medama-oyaji, il a beau être un fantôme, ses émotions et désirs sont plus humains que ceux de la plupart des personnages.
D’une certaine manière, The Birth of Kitaro est une réflexion sur la détresse humaine et les désillusions. Certains yokais deviennent ainsi une image fantomatique de la rancœur – cet « état affectif durable fait d’une profonde amertume, de ressentiment, de haine, lié au souvenir d’une injustice ou d’une désillusion » – dévorés par les flammes de la haine. Ils affrontent le clan Ryuga, une famille prête à tous les sacrifices pour rendre au Japon sa gloire d’antan et ainsi aider son pays à régner sur le monde.
Difficile donc d’accrocher totalement à l’intrigue de The Birth of Kitaro: The mystery of GeGeGe qui nous perd dans de nombreux dédales tout en parvenant, derrière son aspect surnaturel, à remettre en question nos comportements humains.
The Birth of Kitaro: The Mystery of GeGeGe était à découvrir au Festival international du film d’animation d’Annecy 2024 et est sorti le 8 septembre 2025 en VOD.
Avis
The Birth of Kitaro: The mystery of GeGeGe est un film préquel au manga de Shigeru Mizuki. Entre enquête, meurtres, disparition, on plonge dans une intrigue policière un peu trop complexe où le surnaturel se mêle au réel. On découvre petit à petit un monde peuplé de Yokais et de démons à forme humaine.

