Quand on joue dans la même catégorie que Seven ou Prisoners, difficile de tirer son épingle du jeu. C’est pourtant ce qu’a réussi à faire Hans Herbots avec The Beast, un thriller aussi étouffant que superbe.
Car oui, le film est beau. Il a cette esthétique morbide et fascinante que lui partagent ses illustres aînés. La caméra emprisonne son personnage principal dans l’horreur, la photographie poisseuse semble ralentir ses pas tandis que le sound design s’étire comme un cauchemar sans fin. The Beast est un film sans issue d’où, on le sait dès le début, l’happy ending est proscrit.
Le scénario n’est pas en reste : il manipule cruellement le spectateur embourbé dans l’horreur, en proie aux doutes et aux apories. Auprès d’un héros traumatisé, on se désespère des fausses pistes qui se multiplient tandis que le Mal s’invite inexorablement dans les foyers. Ce sentiment d’impuissance, d’incapacité à agir avant qu’il ne soit trop tard, est l’horreur ultime d’une oeuvre bouleversante qui prouve que le thriller européen a encore de beaux jours devant lui.
The Beast sort le 30 décembre 2015
Article écrit par Kevin Renard.