En attendant le retour de Peaky Blinders, BBC One nous divertie avec The ABC Murders, mini-série adaptée du roman éponyme d’Agatha Christie où John Malkovich arbore la moustache d’Hercule Poirot avec conviction.
Usé, fatigué, le célèbre détective belge est happé dans une série de crimes qui lui rappellent son passé, la chasse recommence. Mini-série de 3 épisodes, The ABC Murders est une enquête haletante où faux semblants et retournements de dernières minutes chers à l’auteure viennent illustrer une affaire rondement menée, où le style britannique d’Alex Gabassi derrière la caméra fait des merveilles. Du générique en macroscopie aux plans fixes et travelings généreusement couronnés d’une longue focale, tout y est, c’est british, on le voit et on adore.
Comme toujours prolifique dans ses adaptations dickensiennes et d’Agatha Christie, Sarah Phelps livre un petit bijou narratif. Si on regrette l’absence de certains personnages principaux du livre, la richesse d’un crime capillotracté avec brio frise le génie. On est floué, induit en erreur, comme le pauvre Poirot, dépassé par les évènements. Une identification qui fait mouche surtout lorsque l’empathie se fait par le biais d’un John Malkovich au sommet de son art.
The ABC Murders, dans la peau de Hercule Poirot.
A l’instar de J.K. Simmons dans Counterpart, l’interprétation magistrale de Malkovich dans le chapeau melon du détective privé Poirot nous laisse dithyrambique. Prêtant sa voix si particulière à l’immigré belge, c’est également son physique abimé, cabossé qui permet maintenant d’appréhender un Hercule amoché par une vie de souffrances et de génie. L’acteur américain donne le meilleur de lui même, de son sympathique accent francophone à ses sourires mélancoliques. On ne pourrait que reprocher l’absence d’insolence pourtant spécifique au héros mais peut-être que le caractère et la moustache de David Suchet nous manquent.
Si The ABC Murders n’est pas la meilleure enquête de Agatha Christie, la série semble être la plus intimiste puisque le passé d’Hercule Poirot nous y est exclusivement dévoilé. « Merci les enfants ».