Jake Gyllenhaal qui perd ses deux jambes dans l’attentat de Boston – inspiré d’une histoire vraie bien sûr –, autant dire que Stronger fait de l’oeil aux cérémonies de récompenses. Mais il lui manque peut-être ce petit quelque chose en plus pour convaincre.
Un grand casting. Ne jetons pas la pierre sur Gyllenhaal, il est parfait (« comme toujours » nous crie la team Jake à la rédac). Il s’approprie totalement les souffrances physiques et surtout psychologiques de Jeff Bauman, ce « Boston Strong » qui ne voulait pas l’être. En face, il peut compter sur la trop rare Tatiana Maslany (Orphan Black) pour lui rendre la pareille, entre culpabilité, sacrifice et envie d’avancer. Un duo magnifique à l’alchimie véritable.
Manque d’émotions. Si Stronger se devait d’éviter à tout prix le pathos indigeste, l’exact contraire n’allait pas lui rendre service non plus. Et c’est pourtant ainsi que s’axe le film de David Gordon Green, utilisant de trop nombreuses soupapes de sécurité pour contrôler ses débordements dramatiques. Résultat on ne rentre jamais réellement dans la détresse des personnages et, à l’image d’un réalisateur qui refuse lui-même de prendre parti, on reste étranger à une histoire que l’on sent pourtant très forte.