Star Trek : Discovery arrive à sa dernière saison, et on retrouve tous les personnages pour conclure leurs histoires, mêmes celles du vaisseau.
On n’attendait pas beaucoup de cette dernière et ultime saison de Star Trek : Discovery , qui avait la politesse d’en finir après 4 saisons presque biens. Et pourtant on aime, malgré ses défauts toujours présents, évoqués dans la critique de la saison 3. Car oui, si cette saison se démarque des autres c’est parce qu’elle répond à la promesse de la franchise : explorer de nouveaux mondes étranges et de nous interroger sur nous-même, proposant à l’humanité une ambition autre que cumuler de l’argent. Elle va même jusqu’à expliquer une critique souvent faite à la saga : pourquoi les races extraterrestres sont à 95% humanoïdes ? (Mais on ne vous dira pas ce que c’est ici)
Ça s’appelle enfin Star Trek : Discovery pour une bonne saison
L’équipage du Discovery se retrouve lancé dans un jeu de piste scientifique à travers le quadrant, à la découverte de nos origines. On ne sait pas bien ce qu’on cherche, si ce n’est quelque chose laissé par les Progéniteurs, une espèce éteinte rencontrée par Picard. Sur fond d’archéologie et avec son lot d’ennemis dans la course (comme Indiana Jones a ses nazis), on retrouve les grosses ficelles du genre et ça passe bien. Les Breens, ces méchants très méchants qui ne font pas peur sont, eux, fades et inintéressants. On ne comprend pas bien les enjeux politiques avec Starfleet mais surement parce qu’ils sont là pour que le Discovery avance un peu plus vite dans le jeu de piste, et que ça dure 10 épisodes au lieu de 10 ans. On découvre donc de nouvelles planètes, histoires, lores, et même des structures dignes de Docteur Who. On apprend sur le sage usage des sciences avec mise en garde contre ses dérives. Car « la science est une brique, et il nous appartient d’en faire une maison ou de tuer avec ».
Une saison animée de curiosité scientifique et d’amour
Les nuances de ces grosses ficelles sont apportées par les personnages et leurs ambitions qui vont se superposer à l’ensemble. Et si l’écriture est bonne, nous avons à faire à une saison qui va à l’encontre de ce qu’avait fait l’ensemble de la franchise jusqu’ici : mettre les amours au premier plan, voire même, écrire de vraies romances entre les personnages. Dans Discovery, et encore plus dans cette saison, on oublie les tchips mal fagotés, non assumés, résolus dans des spin off, romans ou fanfics. Une Fédération moins militaire, réellement diverse et inclusive, ici on assume l’amour et on fait ça bien.
Tous les personnages, même secondaires ont leurs histoires. De la capitaine, qui pourra possiblement démêler son chaos sentimental, au couple de scientifiques, puis l’enseigne, ou encore un duo de Bonnie et Clyde de l’espace, avec des twists sur leurs origines.
Ce qui fonctionne aussi ce sont ces jeux de piste, énigmes, qui interrogent les personnages sur leur vocation, leur avenir. Eux aussi savent que c’est le dernier rodéo du Disco et il faut bien réfléchir à l’après, pour ne pas laisser les spectateurs sur des questions ouvertes. Là où les fins de séries de la franchise nous avaient laissé plein de frustrations comme Enterprise ou Voyager, Star Trek : Discovery a l’élégance de terminer proprement le travail. Pas besoin de faire une série façon Picard derrière, pas besoin de faire des films, on sait comment tout le monde fini. C’est bien, aussi parce qu’on sait qu’on ne les verra plus. Le cliché même de la séparation de la soucoupe, réservée habituellement aux films, nous est servis sur une souco un plateau. Les showrunners savent qu’il faut s’arrêter, en respectant tout le monde, personnages comme spectateurs. On a même le privilège de retrouver Jonathan Frakes à la réalisation de certains épisodes, un vrai gage de qualité!
Cahier des charges de la diversité de Star Trek respecté, mais avec un pnj comme capitaine.
Etendard audiovisuel de la diversité et de l’inclusion, le seul homme blanc hétéro de la saison n’est pas humain. Si si, cherchez bien. Car contrairement à des productions Netflix qui vont en faire des caisses, dans Discovery c’est suffisamment bien intégré à l’univers pour qu’on ne s’en rende même pas compte. Si vous êtes du genre « ouin ouin y a trop de lgbtq+ dans les séries » passez votre chemin.
SAUF QUE le manque de parti pris rend toujours difficile de placer Discovery sur la chronologie, on ne sait ni où ça commence ni où ça fini. Surtout avec un twist de fin qui nous renvoie aux intrigues de la série Enterprise. Sortie du destin des personnages, la fin, qu’on voit venir à des kilomètres peut décevoir. Là encore, on manque de courage pour faire quelque chose d’ambitieux, retombant dans des lieux communs propres à la saga.
Enfin, la dernière saison n’aura pas corrigé l’un des ultimes trous noirs, la capitaine ratée. Pardon, oui c’est fort, mais les personnages secondaires sont plus charismatiques et intéressants. Il aura fallu 3 saison et demi pour « fixer » enfin un capitaine à ce vaisseau, et c’est si peu marquant qu’on a du rechercher pour retrouver quand exactement ça a eu lieu. Pourtant, les bons capitaines de manquent pas à Star Trek ; même le capitaine Pike de la saison 2 a eu son spin off. Hélas, cette capitaine Burnham est écrite de façon très lisse pour qu’on s’identifie, mais ça, c’est bon pour des personnages de jeux vidéo.
Quel dommage, car ce vaisseau et son histoire, tout du long, auront été …fascinants !
Les 5 saisons de StarTrek: Discovery sont disponibles sur Paramount+
Avis
Enfin une bonne saison, la meilleure de Star Trek : Discovery. Les dures leçons d’audiences des précédentes et le succès de The Orville ont servi à quelque chose, et on cesse les histoires sur fond de guerre pour enfin explorer, s’émerveiller, s’interroger.