Dans ‘Nous les humains’, Maryvonne Beaune dresse un portrait peu réjouissant – mais tristement réaliste – de notre espèce.
Un grain de folie ? Maryvonne Beaune en a un, c’est sûr ! D’ailleurs, elle nous le dit d’emblée ! Mais après tout, « Allez bien dans un monde malade, est-ce normal ? » questionne-t-elle. Pétillante d’énergie et toute en sensibilité, la comédienne aux multiples talents mêle stand-up, théâtre et danse dans ce One-woman show qui s’attaque sans langue de bois à des thèmes brûlants d’actualité. Chers humains, vous avez un message !
La Terre, une femme comme les autres
Maryvonne met le doigt là où ça fait mal. En dénonçant de manière très frontale le réchauffement climatique, les violences faites aux femmes ou encore les conditions de traitement des animaux dans les élevages intensifs, elle informe, provoque, bouscule les consciences et malmène quelque peu la zone de confort dans laquelle chacun de nous est – plus ou moins – bien installé. Et ce n’est pas seulement aux spectateurs qu’elle s’adresse. Mais aussi et surtout au citoyens que nous sommes et qu’elle implore de sortir du déni et/ou de la passivité.
A coup d’ironie, d’absurde, d’une pointe d’humour noir, ou encore d’une excellente lecture revisitée d’un conte pour enfants sur les animaux de la ferme, elle nous pousse à la réflexion, à la remise en question. Et nous alerte sur la sixième extinction de masse vers laquelle nous nous dirigeons de moins en moins lentement.
« On (l’humain) est tout en haut de la pyramide, tout au bout de la chaîne alimentaire, on est le prédateur de toutes les autres espèces. On va tout détruire ! »
Une démarche ambitieuse
Et si l’engagement de la comédienne envers ces causes est sincère et définitivement louable au vu de l’urgence de la situation, on pourrait lui reprocher que le spectacle bascule l’espace d’un instant vers le discours militant lorsqu’elle évoque la souffrance animale. Le fond du message n’est pas discutable. Et on comprend fort bien que cela puisse lui tenir autant à cœur. Mais la forme peut alors installer un certain malaise dans la salle. Rien d’insurmontable en tout cas, car l’artiste dégage ce qu’il faut d’authenticité, de sympathie, et de générosité. Et l’humour reprend vite le dessus !
Finalement, ce spectacle nous a conquis. A ceci près qu’une petite note d’espoir nous aurait permis de quitter le théâtre le cœur un peu plus léger… Car, par les temps qui courent, ça pèse lourd le réalisme…