Silo, saga de science-fiction écrite par Hugh Howey se déroule dans une ère postapocalyptique. Alors que l’air est devenu un poison, les humains sont forcés de se cloitrer dans un gigantesque sous-sol de 144 étages appelé Silo. La série, du même nom, disponible sur Apple TV +, créée par Graham Yost et réalisée par Morthen Tyldum revient pour une saison deux, un an après un dernier épisode qui nous avait fait ronger notre frein.
Le Silo, c’est un étrange sous-sol de 144 étages dans lequel des humains sont contraints d’y vivre. La première saison avait soulevée bon nombre de questions sur cet étrange univers postapocalyptique. Le retour de la série, réalisé par Morthen Tyldum, était donc très attendu après une scène de fin des plus saisissante… Attention, cet article contient des spoilers de la saison 1 de Silo.
Toujours plus de questions
Difficile d’oublier, la scène de fin de la saison 1. On nous laissait sur la vision de Juliette qui, après être sortie « nettoyer », parvenait à s’éloigner. L’atmosphère à l’extérieur du Silo étant mortelle, tout ceux envoyés pour nettoyer étaient condamnés à une mort certaine. L’épisode s’achevait sur un plan large dévoilant un paysage ravagé, mais surtout sur ce qu’on distinguait comme étant d’autres silos. Cette conclusion appelait désespérément une suite. Ce qui fait la force de Silo, c’est sans conteste la lenteur du déroulé de l’intrigue. Les choses montent progressivement en puissance. En effet, l’histoire est un mécanisme parfaitement huilé qui nécessite un peu de temps pour atteindre son paroxysme.
Mais si cette lenteur voulue rend la série addictive, on peut légitimement se demander si elle ne pourrait pas finalement, lui faire défaut. En voulant ralentir, les réponses aux questions soulevées peinent à nous parvenir. On attend encore, encore et encore pour savoir. Cette attente pourrait, en un sens, être lassante. Cependant, c’est précisément lorsque cette lassitude s’installe que notre intérêt se déplace vers la complexité de la trame narrative plus que brillamment magnée. Silo nous tient en haleine du début à la fin. En effet, la série joue sur une narration dédoublée, et semble presque se délecter de faire autant patienter son spectateur.
Casting exceptionnel, personnages fascinants
Il n’y a pas grand-chose à dire sur la belle Rebecca Ferguson qui tient le rôle principal dans la saison 1 de Silo. Si ce n’est peut-être que Juliette Nichols aurait mérité un peu plus de temps d’écran dans la saison 2 tant son personnage est intéressant. Dans ce nouveau volet de la série, on suit Juliette dans sa découverte du Silo 17 alors que la révolte gronde dans le sien. Cette révolte donne au personnage du maire Bernard un arc narratif renversant. Celui-ci, incarné par Tim Robbins, est un antagoniste hors-pair. En effet, avec son visage des plus sympathique, il reste sans conteste celui qu’on déteste le plus. Son machiavélisme est de plus en plus croissant, et il est d’autant plus odieux qu’il est absolument fascinant.
C’est le personnage de Robert Sims qui a une évolution remarquable cette année. Interprété par le charismatique Common, Sims est cette figure énigmatique, sombre. Il est donc d’autant plus fou de voir ce qu’il devient dans cette saison. On pourrait citer tous les personnages qui crèvent l’écran dans le retour de Silo. Mais on laisse le soin au spectateur de se laisser emporter dans les mystères du show. Tout y est bousculé, les caractères des uns et des autres remodelés. Et par-dessus tout, le doute plane et de notre côté de l’écran, on ne sait plus ce qui va se passer.
Une ambiance étouffante
Qui dit monde sous-terrain, dit forcément couleur sombre. Les codes du post-apo se caractérisent par une image un peu crasseuse, sombre, tirant sur des nuances de gris, marrons. Dans Silo, tout y est. Autrement dit, pour un amateur de science-fiction, on sait tout de suite où on met les pieds. Cette atmosphère étouffante, lourde, contribue à déployer la tension narrative. La mise en scène privilégie les gros plans, on est sans cesse au plus proche des personnages, on les talonne dans leurs courses effrénées pour parvenir à la vérité.
Et puis, l’obscurité est aussi propice au développement de l’étrange. Parfois on peine un peu à comprendre ce qui se passe à l’écran. Mais c’est aussi ça la promesse de Silo. Des milliers de survivants reclus dans un monde souterrain sans possibilité de lumière naturelle. Il ne faut donc pas s’attendre à du plein soleil et des paysages verdoyants. Cette obscurité rend les choses d’autant plus angoissante. Peut-être est-ce les réminiscences de la période covid, mais la perspective de vivre enfermé sans savoir ce qui se passe à l’extérieur n’est pas des plus réjouissante.
La saison 2 de Silo continue de développer ce qui a fait son succès l’année passée. Portée par un casting exceptionnel, une histoire ultra soignée, cette nouvelle saison est un pure régal à regarder. Il est clair qu’une saison 3 va être absolument nécessaire pour pouvoir clôturer ce fascinant récit d’un monde souterrain.
La saison 2 de Silo est diffusée depuis le 16 novembre sur Apple TV +
Avis
La saison 2 de Silo remplit sa promesse, tout y est toujours aussi fascinant, étouffant. En espérant que la lenteur caractéristique de la série ne lui fasse pas défaut, on attend maintenant de pied ferme la saison 3 qu’il serait impensable de ne pas faire.