Trop stéréotypé, trop forcé, trop exagéré, Si j’étais un homme est « trop » en quelque sorte. Audrey Dana à beau faire preuve d’inventivité, elle ne creuse pas assez en profondeur. Son film aborde énormément le côté physique de sa métamorphose, mais ne fait qu’effleurer son aspect psychologique. Elle s’attarde alors sur la superficialité des hommes, sans jamais en montrer la complexité.
La réflexion part dans tous les sens. Uriner, marcher, s’habiller, faire l’amour, avec une femme, un homme, le dire, le cacher, ou encore se travestir. Plein d’idées évoquées, mais seulement effleurées. Avec toutes ses découvertes, ses changements et ses envies farfelues, la réalisatrice nous perd. On finit même par se retrouver complètement englouti par toute cette énergie tourbillonnante.
Une comédie attachante. Des défauts, certes, mais aussi quelques qualités. Les personnages se révèlent finalement très touchants et on se met vite à les aimer. Le côté cash et déjanté d’Alice Belaïdi fait rire, quand la folie douce d’Audrey Dana attendrit. Eric Elmosnino, vient lui, redorer un peu le blason de la gente masculine, jusqu’ici bousculée par un film excessivement féminin. Si Houda Benyamina (Divines) aime quand « ça a du clito », dans Si j’étais un homme, il y en a un peu trop…