Chaque nouvel épisode de Sherlock est presque attendu comme le Messie par les fans. Il faut dire que le bonhomme sait se faire désirer par sa rareté. Alors qu’en celui-ci revient pour un épisode spécial, une mise en bouche de la saison 4 se déroulant à l’ère Victorienne, forcément on bave déjà.
Avec The Abominable Bride, Sherlock enfile donc le costume écrit par Sir Arthur Conan Doyle pour une enquête à la frontière du fantastique. Un bond dans le temps parfaitement maîtrisé par Steven Moffat et Mark Gatiss qui tiennent là une idée de génie : se démarquer radicalement tout en conservant tout le sel de la série. Si on ajoute à cela la lutte du détective contre ses démons et la réapparition magistrale de Moriarty, on tient là un épisode qui fera date.
Or si les scénaristes nous avaient préparés un twist des plus culottés, il est regrettable de le voir finalement enlever tout l’intérêt de ce The Abominable Bride, intrigue fantasmagorique devenue secondaire, sujet pro-féministe transformé en délire intérieur. Sherlock signe certes un retour intelligent, à la mise en scène impeccable, mais qui nous laisse sur notre faim, coupable d’avoir voulu jouer sur les deux tableaux.