Il y a les cinéastes qu’on aime et les films qui nous déçoivent. Eric Valette entre avec Le Serpent aux mille coupures dans ces deux catégories. Valette constitue pourtant un ambassadeur talentueux de la série B maligne, peuplée de trognes et de soubassements politiques en clair-obscur. Ici, c’est la même recette qui s’applique : dans une campagne raciste se croisent des assassins, des terroristes et des flics âgés un peu perdus.
L’ennui du monocorde. Le problème principal de ce Serpent là vient de son manque de piquant. De la direction d’acteurs à la photographie, pas un sourire n’émerge, pas une éclaircie ni une sortie de piste qui viendraient rendre l’expérience stimulante. Comme écrasé par son atmosphère, le film dans son entier fait grise mine et déroule son récit avec l’énergie d’une carpe neurasthénique.
Goûter du doigt le plaisir des figures. L’échec de l’entreprise apparaît d’autant plus grand que traîne en surface l’envie de rejouer quelques pans sordides de l’Histoire. Comme dans un bon roman noir, la magouille frôle le politique et des figures du réel sont repensées en caricature. Las, le résultat brille plus pour ses intentions que pour son application, molle et un peu vaine.
Le Serpent aux mille coupures sort le 05 avril en salles.