Avec l’arrivée de Rogue One, Star Wars s’attaque à un double défi : faire taire les critiques sur le manque d’originalité de l’Épisode VII et imposer le concept du spin-off dans un univers qui n’en a jamais connu au cinéma.
Casser les codes sans dénaturer. Rogue One s’inscrit dans le respect de ses aînés – les scènes de Dark Vador sont un pur plaisir jouissif -, mais s’en démarque distinctement. On n’est moins dans l’esprit d’aventure que dans une guerre brutale avec ses morts et sa morale discutable. À ce titre, ce film est sûrement le plus sombre de la saga. Jusque dans la musique, on sent un réel parti-pris du spin-off. Quant à Gareth Edwards, son goût pour les décors naturels ne laisse pas indifférent, permettant à Greig Fraser, son directeur photo, de nous offrir des plans magnifiques.
Quelques coquilles. Rogue One accuse néanmoins de longueurs qui mettent en lumière ses failles, à commencer par un début laborieux, entre humour Disney et montage clipesque. Les personnages souffrent de leur statut de « sacrifiables » : on ne s’attache jamais vraiment à eux et on se contente d’observer le (bel) ensemble.
Dans le respect d’Un nouvel espoir dont il est le préquel, Rogue One pose la première pierre d’un univers étendu, et c’est du solide !