Curieuse sensation à la sortie de Rock’N Roll, que celle d’avoir vu Guillaume Canet connaître le même destin qu’Icare. Touchant du doigt ce qui serait restée comme l’une des meilleures comédies françaises de l’année, il finit par se brûler les ailes de la plus triste des manières…
Méchamment drôle. En se mettant lui-même en scène, le réalisateur-acteur nous plonge dans les coulisses de la célébrité et appuie là où ça fait mal. Loin de l’éloge narcissique qu’on aurait pu craindre, Rock’N Roll est une tornade qui n’épargne rien, surtout pas son auteur. Corrosif, moqueur, empli d’auto-dérision, Guillaume Canet nous livre un déluge de vannes bien écrit et rythmé, non sans une certaine finesse. Mention spéciale à Marion Cotillard, excellente en parodie de l’actor studio.
La blague de trop. Puis, vint le dernier tiers et avec lui, la fin du délire, le début de la gêne. Celui où, d’un coup, le cinéaste se recentre sur lui-même et se montre désormais excessif, poussif, maladroit… On ne rigole plus, ou très peu, et on assiste, médusé, au sabotage d’un Guillaume Canet inconscient de ses limites. Il aurait dû pourtant savoir que les blagues les plus courtes sont souvent les meilleures…