Plus de 5 mois après une première partie problématique, le space opera Rebel Moon revient dans une seconde partie plus portée vers l’action. Pourtant, les tares du premier volet se répercutent encore plus ici,alors qu’une director’s cut est déjà prévue pour Août.
Fin 2023 nous parlions ici du projet Rebel Moon de Zack Snyder (Watchmen, Batman v Superman, Justice League), via une première partie de récit qui s’affichait non-seulement comme une introduction de personnages et d’univers, mais surtout comme un film volontairement tronqué d’une heure pour on ne sait quelles raisons.
Rebel Moon : Semper Fi
Pour rappel, Rebel Moon s’inscrit comme un simili-remake assumé des 7 Samouraï x Star Wars dans un mélange plus ou moins grossier d’influences pop tendance Heavy Metal. Un pot pourri qui offrait quelques réjouissances régressives tel un coffre à jouets primaire, mais qui malheureusement transpirait l’ambivalence qualitative.
La faute à des personnages à peine esquissés, aux interactions rapidement bazardées, et au cheminement en pilotage automatique. Seuls 2 ou 3 protagonistes arrivaient un tant soit peu à exister, tandis que cette Partie 2 de voulait comme le segment musclé et cathartique de Rebel Moon : monumentale erreur !
La suite de l’intro qu’on a pas eu
Pour rappel : Kora et Gunnar ont réussi à réunir une petite troupe d’anti-héros (ayant tous en commun une histoire compliquée face à l’Imperium de Basilarius), après avoir vaincu l’Amiral Noble. De retour sur Veldt, ils ne sont évidemment pas au bout de leurs surprises lorsque la planète est sur le point d’être attaquée par une riposte lourdement armée. Un ultime bastion de résistance donc, pour une Partie 2 plus musclée !
Mais ça c’est la théorie, car il faut pas longtemps pour se rendre compte que Rebel Moon Partie 2 est non seulement encore une fois un film tronqué, mais qu’en plus les manquements de la Partie 1 obligent Snyder a réintroduire chaque personnage pendant près de 50 minutes !
Et le pire c’est que tout y passe : du méchant revenu à la vie arborant fièrement sa cicatrice thoracique sans importance, aux gentils galvanisant la foule pour moissonner le blé (no joke), en passant par l’instant confessions intimes en passage obligé (et seule vraie « interaction » du groupe), ce Rebel Moon Partie 2 est certes plus direct que la Partie 1, mais également encore plus bas du front que son postulat guerrier volontairement régressif.
Star Wars en mode yolo
Le comble tiendra sans nul doute dans les quelques aberrations scénaristiques du film, où des sacs de farine servent à dissuader tout bombardement orbital, un flash-back de trahison empli d’indigence, ou bien une armada rebelle dans le pire deus ex machina vu dans un film de genre cette décennie.
En terme d’émotion c’est tout aussi anémique, que ce soit lorsqu’un guerrier tombe sous les coups dans l’indifférence presque totale des figurants, ou dans l’exploitation du robot Jimmy (doublé par Anthony Hopkins). Malgré une sympathique séquence d’action, ce dernier ne parvient jamais à être vraiment cohérent avec les setups narratifs émancipatoires installés dans la Partie 1, et relève encore une fois de la fonction illustrative pure et simple.
Il y a malgré tout un caractère parfois assez ludique dans cette deuxième heure plutôt explosive, oscillant entre affrontement au sol et aériens, à la hache, au fusil ou au sabre laser, face à du trouffion, du char d’assaut futuriste ou en plain vaisseau à la dérive. Des séquences qui ne révolutionnent absolument rien, mais qui ont parfois le mérite d’offrir une instantanéité dopée par la BO guerrière de Junkie XL, tandis que Snyder abandonne l’outrance du slow motion pour laisser l’action respirer d’elle même.
Cela reste bien peu, d’autant que la photographie terne et le setting à la production design de série Syfy n’arrivent pas à amener un simple soupçon de dépaysement ou d’émerveillement. En résulte une Partie 2 de Rebel Moon certes rythmée et plus généreuse, mais en pilotage automatique complet jusqu’à son final annonçant évidemment une suite dans ce qui se veut être une saga. Damned !
Rebel Moon est disponible sur Netflix
avis
Pas de miracle : lorsqu'on coupe une heure de film, difficile de créer un métrage qui tient debout. C'était déjà le cas de la Partie 1, mais cette Partie 2 de Rebel Moon accuse des mêmes tares cumulées à des aberrations scénaristiques jumelées à une vision eco+ de tout un pan de l'imaginaire SF/heroic fantasy épique. Un baroud d'honneur décevant en somme, malgré un caractère rythmé parfois ludique. En définitive : rendez-vous en août pour juger de la version définitive de Rebel Moon !