Contrairement à ce que laisse entendre le titre de son premier album Human, Rag’n’Bone Man n’a rien d’humain au premier abord : mensurations gargantuesques, bras recouverts de tatouages et une voix malléable à merci, des graves aux aigus. Mais aussi et surtout cette capacité à moduler toutes ses influences pour en faire quelque chose de neuf et de monumental.
Black music. Rory Graham, de son vrai nom, prend son rôle de ferrailleur (de l’anglais Rag’n’Bone Man) très à cœur. Bercé par un siècle de musique noire américaine, il recycle à l’infini souvenirs et inspirations au travers des morceaux résolument modernes. Guidé par ses émotions, Graham chante le blues (Human), la soul (Fade to Nothing) ou encore le hip-hop (The Fire), comme si sa vie en dépendait.
Colosse à la voix d’argile. Porté par une voix puissante, Graham aboie comme Howlin’ Wolf mais se fait plus tendre sur des morceaux imprégnés de soul comme Grace ou le fragile acapela Die Easy. C’est notamment cette voix toute en nuances qui lui vaut des records de ventes pour son premier single et la reconnaissance des professionnels. Une voix qui ne s’épuise pas au bout des 19 morceaux que composent ce Human un peu long, mais imprégné d’une sensibilité rare. He’s only human after all…