De toutes les oeuvres qui nous ont laissées sur un sentiment mitigé en cette soixante-huitième édition, Plus fort que les bombes est de loin la plus frustrante de toutes. Joachim Trier fait en effet sa première entrée en compétition avec un long pensé comme une pièce d’orfèvre, riche d’une matière humaine juste et pertinente et soulevée grâce au talent de ses interprètes.
Cette histoire d’une mère photographe de guerre dont le défunt mystère ressurgit à la figure de son mari et de ses deux fils émeut en un lent processus atmosphérique. La mise en images de Trier est superbe mais dispersée, incapable de ne proposer autre chose qu’une fine analyse d’une absence souffreteuse et retentissant d’échec.
On pourrait s’en contenter si cette incomplétude ne finissait pas par dominer à l’issue de la projection, particulièrement en un final qui sonne comme le début prometteur d’un autre film. Un compétiteur loin d’être le moins recommandable mais sans doute pas adapté à un palmarès aussi prestigieux.
Plus fort que les bombes est sorti mercredi 09 Décembre 2015 dans les salles françaises, après sa sélection officielle cannoise.