Premier album solo d’Adèle Castillon, Plaisir Risque Dépendance joue la carte de l’intime. La jeune chanteuse s’y expose sans tabou.
Vidéoclub, le duo dont Adèle Castillon faisait partie n’étant plus, la jeune chanteuse poursuit donc son aventure musicale en solo. Cette expérience passée, avec son amoureux de l’époque, Matthieu Reynaud, nourrit abondamment les inspirations de Plaisir Risque Dépendance. Adèle Castillon revient ici sur cette relation parfois chaotique, mais aussi sur ses dépendances. Force est de constater qu’à seulement 22 ans, elle a beaucoup de choses à conter ! Alors, l’album se montre bien pensé autour de trois pôles : plaisirs, risques et dépendances. Ces thèmes se répartissent équitablement sur les 12 chansons de l’opus, bien que la mélancolie l’emporte sur nombre de titres.
Plaisir Risque Dépendance hérite de l’électro-pop d’Europhies, son précédent album en duo avec Matthieu Reynaud. Cependant, ici, la tonalité se révèle fort moins joviale et entraînante que son grand frère. Dans leur ensemble, les rythmes sont honnêtes et parfois hypnotiques (Sensations, PRD, Je t’aime), ou entêtants (Alabama, Impala). L’absence du savoir-faire instrumental de Matthieu Reynaud se ressent toutefois le long de l’opus. Chaque piste dispose de sa petite identité, mais l’ensemble manque de variété et d’ambition.
Rêve à consolider
La performance vocale d’Adèle Castillon dans ce nouvel opus fait émerger les mêmes regrets qu’il y a 2 ans dans Euphories. Comme dans ce premier projet, la jeune femme ne varie que très peu les registres. Plus encore, elle adopte ici une voix plaintive et monotone qui mâche ses mots. Résultat, ces paroles mal articulées se noient souvent dans la mélodie. Et le constat se veut d’autant plus alarmant qu’elle adopte cette tonalité gémissante sur la quasi-majorité des titres…
Alors, Plaisir Risque Dépendance compose avec beaucoup de longueurs et un manque manifeste de rythme. Et ce, en dépit de 4 singles travaillés et bien répartis sur l’album. Trop travaillés peut-être, car l’écart d’investissement avec leurs confrères se ressent abruptement. Les mélodies, comme les paroles, apparaissent moins abouties et n’offrent que trop peu de surprises. Et à cela s’ajoute une fâcheuse tendance à répéter en boucle le même groupe de mots sur le dernier quart de la chanson (Novembre, Gabrielle, Doliprane).
Sensations inverses
Adèle Castillon livre un premier opus très personnel, il fallait oser se mettre à découvert de la sorte ! Plaisir Risque Dépendance a habilement été pensé autour de thématiques différentes, afin de lui conférer une consistance organisée. Musicalement, l’ensemble se montre un peu plus fragile… Le chant comme les mélodies peinent à sortir de leur zone de confort.
Plaisir Risque Dépendance, premier album solo d’Adèle Castillon, est sorti le 20 octobre 2023.
Avis
Si l'aisance d'Adèle Castillon à livrer ses peurs et ses faiblesses force le respect, l'opus manque cependant musicalement de punch. Instrumentalement, comme vocalement, il se montre relativement uniforme.