Pixel est une œuvre dans laquelle danse, créations visuelle et sonore s’unissent le temps d’un spectacle étonnant et fascinant.
C’est avec Pixel – l’œuvre de Mourad Merzouki créée en 2014 – et ses 11 artistes que le Théâtre 13è Art célèbre sa réouverture à l’approche de Noël. Un lieu idéal pour cette création hybride qui mêle avec ingéniosité danse hip-hop, projection visuelle 3D, éléments de cirque, et même roller !
Il y a de la féérie dans l’air !
Une rencontre inédite entre réel et virtuel
Pendant 1h20, nous contemplons le spectacle de ces corps qui ondulent, glissent, volent, s’élancent, se plient, tournoient, courent, rampent, et même roulent (!) dans une succession de tableaux incandescents. Portés par la puissance de musiques aux tonalités parfois classiques, parfois électro, les onze danseurs et circassiens fusionnent avec un décor visuel sans cesse mouvant, fait de milliers de pixels.
On n’est d’ailleurs jamais vraiment très sûr de savoir si ce sont les corps qui s’adaptent et suivent les projections 3D ou l’inverse. Sans doute qu’aucune des deux réponses ne serait la bonne finalement, et que l’un comme l’autre sont ici les danseurs d’une même chorégraphie, le prolongement d’un même mouvement…
Une œuvre venue tout droit du futur !
On est transporté dans cet univers futuriste hypnotique où les pixels offrent de saisissants trompe-l’œil. Ainsi, un écran de neige s’effondre sur les danseurs, puis c’est sur un sol mouvant qu’ils évoluent ; c’est ensuite un mur de pixels qui s’effrite peu à peu sous leurs gestes, quand soudain, l’écran tourne à 360° pour nous emmener encore ailleurs…
Au milieu de ce voyage troublant et fascinant, quelques parenthèses poétiques viennent nous reconnecter à la réalité de l’émotion. Comme ce merveilleux tableau dans lequel un danseur, armé de son parapluie, lutte contre une tempête de neige pixelisée ; ou ce touchant numéro de cerceau sublimé par un jeu d’ombres et une musique qui nous envoûte.
Une création tout en contrastes
Ce spectacle se joue dans l’ombre aussi bien que dans la lumière, au second comme au premier plan, au ralenti et en accéléré. Le vrai et le virtuel se confondent et nous font demeurer dans un état de flottement, entre ici et ailleurs, forcément captivés par tant d’énergie, d’inventivité et de prouesses ; par cette succession d’images comme autant de mirages qui prennent forme avant de se dissoudre sous nos yeux.
On pourrait toutefois reprocher un léger manque de synchronisation à certains moments, notamment lors des interactions directes avec les projections visuelles où la moindre imprécision suffit à faire trébucher notre attention. Quelques longueurs aussi dans certains tableaux de contorsion qui se révèlent un peu répétitifs. Et puis, on aurait aimé que ces chorégraphies nous racontent une histoire, que chacune d’elle soit une étape vers une ultime destination.
Mais malgré ces détails, la standing ovation est de mise pour saluer cette performance audacieuse et généreuse.