Le piaffer est une technique d’équitation qui consiste en un trot, sur place. Piaffe, c’est un peu pareil… Du surplace, pendant une heure vingt-six…
Piaffe est le premier long-métrage est aussi le premier film Ann Oren. Il raconte l’histoire d’Eva (Simone Bucio), une jeune femme introvertie qui travaille comme bruiteuse. Elle rencontre des difficultés pour créer les sons d’un film publicitaire mettant en vedette un cheval. Alors qu’une queue de cheval commence à pousser sur son corps, elle développe une relation de soumission avec un botaniste (Sebastian Rudolph).
Vu comme ça, c’est vrai que le film peut sembler assez hermétique et c’est sans aucune surprise qu’il l’est. Piaffe propose un scénario des plus surprenants avec une narration des moins conventionnelles. Peu de dialogue, jump cut, répétitions de plans, queue de cheval, léger penchant pour les cheveux et les poils… Ça donne la couleur.
It’s very « Les Beaux Arts »
Le film a une approche assez intellectuelle sur sa mise en scène et sur son humour. Il fait partie de ces quelques films ovnis dont on va se souvenir, mais pas forcément pour les meilleures raisons… L’œuvre reste néanmoins marquante par son concept, mais pas exclusivement. On découvre un véritable travail de bruitage sonore, faisant écho au travail de la protagoniste. Piaffe se démarque également par son travail de l’image, du grain et de la pellicule. Les brûlures sont utilisées au service du montage, en tant que transition par exemple.
Piaffe est un long-métrage surprenant, probablement adressé aux plus cinéphiles des cinéphiles. Ann Oren s’éloigne des codes plus classiques de narration et de réalisation pour en faire une œuvre des plus personnelles, mais complexe à aborder…
Piaffe est actuellement en compétition au Festival de Gérardmer.
AVIS
Trop complexe, trop intellectuel et trop hérmétique : Piaffe aura sans doute beaucoup de mal à trouver son public.