De loin, il y avait fort à craindre de Patients, premier long-métrage de Grand Corps Malade. Le slameur le plus populaire de France cède à la tentation du cinéma comme tant d’autres avant lui. Mais pour dire quoi ? En adaptant son roman autobiographique, Fabien co-signe (avec son éternel comparse Medhi Idir) une première œuvre qui redonne ses lettres de noblesse à une population souvent mal comprise : les handicapés.
Un regard dénué de toute larme pesante. Dès l’ouverture, la caméra s’infiltre dans le regard de Fabien, tétraplégique suite à un bête accident de plongée. C’est à ses côtés que l’on vit les expériences des « tétras ». La surprise de Patients en ce que l’écueil du « film de handicap » – souvent filmé avec complaisance – est évitée. Le cadre lumineux et une tonalité générale bienveillante planent sur le long-métrage.
Deuxième surprise : Patients est drôle. Le cinéaste réussit à construire un film de potes aux répliques croquantes et l’œil pétillant. Un exploit qui doit pour beaucoup à ses interprètes, de jeunes pousses qui émerveillent par leur naturel et leur aisance. Son exploit est aussi là, ouvrant la voie à un cinéma populaire subtil, digne, jeune et métissé.