Olivia est un film d’animation espagnol en stop-motion co-produit par la France, la Belgique et le Chili. Présenté au Festival d’Annecy en compétition, ce touchant drame social et familial parvient à toucher petits et grands.
Le Festival d’animation d’Annecy est toujours une place de choix pour mettre en avant la stop-motion en avant, et Olivia est donc à l’honneur en compétition ! Réalisé par Irene Iborra Rizo et fabriqué sur les 7 dernières années, il nous présente Olivia, une ado de 12 ans vivant avec sa mère et son jeune frère. Malheureusement, leur quotidien va se retrouver bouleverser de part la situation financière nouvellement précaire de leur maman actrice.

Désormais relocalisés dans un HLM, le trio va se lier d’amitié avec une famille voisine. Tentant de garder la tête haute face aux visites de l’inspection de protection de l’enfance, Olivia va également devoir protéger son frère de la réalité de leur nouveau mode de vie. Faisant passer ce changement comme un jeu de rôle géant en lien avec le nouveau rôle obtenu par leur mère.
Dissimulation de la triste vérité
Tout comme La Vita è bella, le mensonge sert à Olivia non pas à tromper, mais à faire de la protagoniste adolescente l’intermède entre un monde enfantin s’affranchissant de toute problématique réellement sérieuse, et un monde d’adultes aux préoccupations économico-matérielles. Ainsi, le film parvient dans un équilibre étonnamment bien tenu à pouvoir s’adresser à un public large sur un sujet jamais traité dans ce type de medium.

La recette secrète d’Olivia tenant sans nul doute de son utilisation intra-diégétique de la fiction comme réparateur de tous les maux. Fait particulièrement illustré dans une des belles scènes introductives, où jouer aux esquimaux dans le salon en faisant cuire du poisson auprès du feu permet une échappée totale de la misère sociale pour un imaginaire salvateur.
Surréalisme peu utilisé
Mais n’est pas Le Labyrinthe de Pan qui veut, Olivia n’embrasse pas totalement son postulat malgré cette tentative, ou encore l’usage de smartphones comme outils pour mettre en scène nos propres vies. Le fameux tremblement de terre qui ponctue le récit se révèlera être la seule matérialisation surréaliste de la fracture morale progressive du personnage, à mesure qu’elle s’enfonce dans un mensonge finalement peu bénéfique.

Olivia se veut donc plutôt authentique en bout de route, affichant une volonté d’affronter les affres de la vie de manière frontale par l’échange et l’entraide. La dimension sociale du récit a beau être très clairement enjolivée, à l’image de ce rassemblement final au déroulement trop simpliste pour pleinement convaincre, mais là encore le soin apporté aux diverses interactions entre les personnages convainc dans son humanité.
Enfin, l’animation stop-motion globale se révèle chiadée à plus d’un titre. Rien de particulièrement novateur (en particulier à côté des productions Laika par exemple), mais Olivia affiche un joli niveau de détail dans les mouvements compensant le design globalement simpliste des personnages et de leurs traits relativement communs. Pas de quoi entacher cette chouette proposition de sa pureté d’intention !
Olivia sortira au cinéma le 21 janvier 2026. Retrouvez tous nos articles du Festival d’Annecy ici.
avis
Malgré un postulat de mise en scène surréaliste pas réellement tenu, ce Olivia s'avère une chouette proposition tous publics abordant avec authenticité et sincérité un sujet de société jamais abordé en film d'animation !