Destiné au premier abord à un public majoritairement adolescent, Nerve s’avère plus sombre et plus intelligent qu’il n’y parait …
Générationnel. Sorte de cap ou pas cap version 2.0, Nerve explore la frontière toujours plus mince entre fiction et réalité. Frontière qui semble d’ailleurs avoir totalement disparue pour cette génération en quête acharnée de likes et de followers, biberonnée à YouTube, Instagram et autres télé-réalité, définitivement vulnérable à l’heure du tout connecté. Souffrant d’un mal hollywoodien tenace (ah les personnages stéréotypés…) ce thriller teenage manque assurément de finesse.
Voyeurs ? Mais le film offre un second niveau de lecture tout de même intéressant. Embrassant totalement leur sujet, et en lui empruntant ses codes, Ariel Schulman et Henry Joost nous adresse une mise en garde contre le voyeurisme, les limites de la vie privée et autres dérives sur internet. Servi par une réalisation très stylisée qui emprunte aux jeux vidéo, mais qui joue surtout la carte de l’immersion, Nerve finit de faire de nous des voyeurs. Il questionne alors la responsabilité de celui qui regarde, et donc forcément la nôtre. Cette course contre la montre qui porte bien son nom, joue avec nos nerfs pour mieux éveiller notre conscience. Audacieux, surprenant et diablement réussi !
Nerve sort en salles le 24 août 2016.