Les sorcières ont décidément le vent en poupe dans le cinéma de genre actuel ! En plus de l’excellent The Witch, Netflix propose toujours plus de bons films d’horreur, dont N’écoute pas fait partie. Cette œuvre espagnole d’Angel Gomez Hernandez met en scène une famille emménageant dans une maison hantée par une présence maléfique. Pas de grande surprise à l’horizon mais le résultat, parfaitement rythmé et interprété, vaut le détour.
Le thème de la maison hantée ne date pas d’hier. Certains bâtiments d’ailleurs font l’objet de légendes, comme le château de Compiègne ou la maison d’Amityville. Cette mythologie est portée à l’écran depuis longtemps, jusqu’à aujourd’hui avec N’écoute pas. Ce film retrace l’arrivée d’Eric et de ses parents, Sara et Daniel, dans une vaste demeure à rénover. Le petit garçon est contacté le premier par la sorcière qui hante les lieux. Il se met rapidement à entendre des voix qui lui parlent à travers les appareils électroniques et à dessiner des scènes macabres. Les différentes façons de suggérer cette présence maléfique tout au long du film se révèlent très efficaces. Illusions d’optique, screamers, jeux de lumière, tous les éléments sont réunis pour emporter le spectateur dans cette terrifiante histoire.
Pas le temps de niaiser
La scène d’installation de cette œuvre constitue l’une de ses grandes forces. Dès la première scène, le jeune héros évoque avec sa thérapeute des voix qui le torturent et quelques minutes plus tard, le premier meurtre survient. Le film démarre sur les chapeaux de roue, ce qui plonge directement dans l’ambiance, de plus en plus pesante. Cette ouverture pleine d’action ne néglige pas non plus les détails cruciaux : la présentation des lieux, commençant par la piscine ultra glauque du domaine, et celle des personnages.
Le rythme représente en effet l’un des atouts principaux du film. L’alternance de moments de tension et de suspens avec les scènes d’action reste impeccable du début à la fin. On apprécie aussi que l’auteur nous épargne les interminables dialogues sur l’amour, la peur ou la vengeance venue d’un autre monde, comme on en voit si souvent. Les personnages demeurent tout aussi solides et bien construits et l’histoire se concentre sur les phénomènes paranormaux pour notre plus grand plaisir !
N’écoute pas : l’art de suggérer la peur
Beaucoup d’œuvres fantastiques semblent avoir influencé ce film. Les voix parlant à l’enfant rappellent Don’t be afraid of the Dark et, de manière générale, l’ambiance et le scénario évoquent souvent l’Orphelinat. Difficile, lorsque l’on s’inscrit dans un créneau aussi défini que celui des maisons hantées, de s’éloigner de ces nombreuses références ou des classiques tels que Conjuring.
Cependant, Angel Gomez Hernandez réussit ce tour de force en proposant un film inspiré mais original et personnel. La peur est amenée de façon immédiate puis savamment distillée tout au long du film. Les maitres de l’horreur le savent, le spectateur est avant tout terrifié par ce qu’il ne voit pas. Comme son titre l’indique, N’écoute pas joue donc avant tout sur le son. Les voix, les bruits résonnants dans la maison… créent une atmosphère pensante. Sur le plan visuel, les caméras thermiques constituent une excellente manière de suggérer une présence invisible à l’œil nu. Les jeux de lumière et les scènes ultra violentes rythment également le film en instaurant un climat angoissant.
Depuis quelque temps, Netflix enrichit son catalogue de films d’horreur avec des productions de qualité. N’écoute pas en constitue un bon exemple : très bien rythmé et inspiré, il s’inscrit dans la lignée de l’Orphelinat ou encore L’échine du Diable. Jonglant entre le thème de la maison hantée et celui des sorcières, son univers visuel et sonore devrait en faire sursauter quelques uns !