Plus de 20 ans après son suicide, Michael Hutchence continue de faire danser toutes les générations sur les mélodies de son groupe INXS. Si son nom n’évoque pas forcément aux plus jeunes le mythe qui l’entoure, les tubes tels que What You Need semblent intemporels. Le 3 mars prochain sortira Mystify, le documentaire sur la vie de cette étoile filante du rock, distribué par UFO Distribution. Retour sur ce film, portrait mélancolique et tout en finesse de la star, orchestré par son ami, Richard Lowenstein.
Fondé en 1979, INXS se compose de six amis d’enfance : les frères Tim, Andrew et Jon Farriss, Gary Beers, Kirk Pengilly et Michael Hutchence. La renommée du groupe repose notamment sur le charisme de son chanteur, Michael Hutchence. Doté d’une beauté et d’un sex-appeal dont il aura du mal à se détacher, celui-ci donne vie à ses performances à la manière d’un Jim Morrison ou d’un Robert Plant. A mesure que les chansons d’INXS conquièrent le monde, les membres du groupe restent soudés et l’ambiance sexe drogue et rock’n’roll bat son plein. Jusqu’à un jour où, agressé dans une ruelle de Copenhague, le chanteur se voit accablé de blessures très graves à la tête qui changeront sa personnalité à jamais. S’ensuivent des périodes de dépression, de doute, puis de bataille judiciaire avec l’ex-mari de sa nouvelle compagne et mère de sa fille. Submergé par la pression et la violence des événements, Michael se suicide en 1997.
Mystify, portrait bouleversant d’une légende
Le documentaire s’ouvre sur l’enregistrement d’un appel en PCV provenant d’Australie. Accompagné d’images du chanteur, pas de doute, il s’agit bel et bien de l’introduction d’un biopic de rock star. Images d’archives personnelles, coulisses de tournages, le film offre également de nombreuses vidéos inédites tournées par Michael lui-même. Alors que, comme l’explique l’un de ses producteurs, il lui était surtout demandé « de rester canon et de continuer à chanter », on découvre, au travers de ces images, un nouveau penchant artistique jusqu’alors insoupçonné.
Illustrés par des clips officiels ou des vidéos plus intimes, le spectateur suit l’artiste dans ses moments de joie, d’errance ou de doute. Scènes de roucoulades avec les différentes femmes de sa vie, soirées dans sa maison dans le Sud de la France… On ressort de ce film convaincu qu’effectivement, Michael « était un homme foncièrement gentil », détruit de manière irréversible par son accident à Copenhague. La force du documentaire réside dans ces images encore jamais vues mais aussi dans la pertinence des témoignages qui racontent Michael Hutchence en dehors de la scène.
Des témoignages poignants et percutants
Contrairement à de nombreux documentaires sur des personnalités publiques, celui-ci s’appuie presque uniquement sur les témoignages des plus proches relations du chanteur. Les membres du groupe, ses deux premiers producteurs, son frère et plusieurs des femmes de sa vie se succèdent pour évoquer des anecdotes, souvenirs, impressions… Ce qui dresse un portrait émouvant de l’artiste. Kylie Minogue revient notamment sur les années passées avec le chanteur avec un discours empreint d’humour et de nostalgie.
Helena Christensen, avant dernière compagne de Michael, détaille plus spécialement l’accident de Copenhague qui changera sa vie. Suite à une attaque par un chauffeur de taxi, Michael souffre de multiples blessures et paraît transformé.
« Nous sommes allé à l’hôpital et à son réveil il était très agressif »
se rappelle Helena.
Ses paroles sont appuyées par celles du bassiste et ami d’enfance du chanteur, Gary Beers
« Quand Michael s’est cogné la tête, il est devenu une autre personne. (…) il n’était plus le Michael que nous connaissions, c’était le plus surprenant. Il n’avait plus d’odorat ni de goût, il buvait le vin directement à la bouteille car il ne ressentait plus rien ».
Gary Beers
Un émouvant documentaire
Les inconditionnels de l’artiste apprécieront très certainement Mystify, qui dépeint un être humain plus qu’un showman. Quant aux spectateurs plus curieux, ils pourront tout à fait se trouver séduits par le portrait d’un artiste au parcours quelque peu classique de rock star, mais dressé de façon particulièrement sensible. Un documentaire dont on ressort chamboulé.