Richard Gere fait ses premiers pas à la télévision dans MotherFatherSon, une nouvelle série de la BBC Two qui propose une histoire de famille politisée.
Le comportement autodestructeur d’un fils met en péril l’empire politique d’un père alors que la mère tente de s’extraire du business familial. Le nouveau projet de Tom Rob Smith est plébiscité par Richard Gere qui obtient dans MotherFatherSon son premier rôle à la télévision depuis Kojak en 1976.
L’occasion pour l’intéressé de travailler avec des monuments du petit écran comme Helen McCrory qui interprète sa femme, mais également Billy Howle, Joseph Mawle, Ciaran Hinds ou Paul Ready.
Du beau monde pour servir un propos mêlant journalisme engagé, politique corrompue (où est le scoop ?), meurtre étouffé ainsi que relations familiales tendues. Une promesse narrative extrêmement dense qui nous entraîne dans les hautes sphères britanniques.
Les élections à la Chambre des communes s’apprêtent à nommer un nouveau Premier Ministre et les scandales familiaux vont inexorablement éclater pour mettre à mal l’empire familial.
MotherFatherSon, trinité terrifiante
Cette mini-série de huit épisodes semble, d’après ce pilote, permettre de suivre un angle journalistique (de l’intérieur d’un journal londonien) sur un meurtre passé sous silence alors que des manipulations politiques soulèves de nouvelles questions d’actualité.
MotherFatherSon offre au spectateur l’opportunité de suivre deux focalisations, celle intime de la famille incriminée et de ses relations personnelles comme professionnelles et celle des enquêtes, politique et criminelle. Non content de mettre en exergue la liberté de la presse à l’heure des fake news, la série questionne la figure familiale en peignant des relations inconcevables.
La pomme tombe ici très loin de l’arbre alors que le rejeton de Richard Gere, parfait cliché du parvenu imbuvable aux excès narcotiques et sexuels, accumule les irresponsabilités et comportements répressifs.
Sous la caméra de James Kent, MotherFatherSon explore ainsi la haute société gangrénée face à la réhabilitation de SDF. On subit malgré nous les buildings classieux quand les appartements étudiants se remplissent de charmants personnages. De beaux sous-textes pertinents et fortement contrastés quand la brutalité de la vie rattrape l’image lors de séquences viscérales, presque difficiles à regarder.
MotherFatherSon est une nouvelle petite pépite britannique qui nous permet de retrouver Richard Gere, impliqué comme jamais dans cette affaire politico-criminelle menée de main de maître.