Il y a dans le monde du cinéma ces projets casse-gueule qui au premier abord effraient. Dans cette catégorie, Et les mistrals gagnants fait figure de poids lourd. Quoi de plus glissant comme terrain que celui de la maladie, surtout quand elle touche des enfants ? Pour son premier documentaire, Anne-Dauphine Julliand tente le coup et décoche au cœur une flèche de justesse, là où les larmes coulent avec dignité.
Trouver la bonne hauteur. L’ingrédient du succès est d’une telle évidence qu’on se demande comment d’autres ont pu s’y casser les dents avant. Le regard (soit la caméra) est au ras de l’enfant, sans jugement moralisateur ni nostalgie navrée. Ce parti-pris élève Les Mistrals Gagnants au-dessus du tout-venant. Les sourires, les inflexions de pensées des enfants, la souffrance… rien n’échappe à l’œil digne qui observe sans piper mot.
Une émotion à fleur de vie. Un tel choix permet également au film d’échapper au seul sujet initial. Au lieu de scander l’abattement qui nait à l’hôpital, le long-métrage évoque avec une certaine nostalgie l’enfance dans sa globalité, mélange d’innocence et d’inquiétude. Il serait dommage de rater une œuvre qui nous rappelle autant à la vie.
Et Les Mistrals Gagnants est sorti depuis le 01 février dans les salles françaises.
Pour prolonger notre critique, retrouvez notre avis sur le film partagé pour l’émission Séance Live sur Séance Radio :
Et voici la bande-annonce du film :