L’arrivée de Nanni Moretti en compétition cannoise apparait comme une évidence, lui qui fut palmé à la suite de sa Chambre du fils voilà 14 ans. Comme à son habitude, il baigne son récit d’un fort sentiment autobiographique et laisse planer le long de cette histoire de réalisatrice à la dérive un sentiment de mort imminente. Car c’est en effet la Madre de la protagoniste qui vit ici ses derniers jours.
Toujours en pleine maitrise de son style comico-tragique, Moretti aborde des thématiques fortes telles que la solitude et la fratrie en un élan peu passionné mais efficace. Son nerf dramatique roule sur un récit finement construit mais peu novateur, brouillant les cartes entre réalité et rêve sans trop forcer la gomme.
Il fait appel pour le servir au mieux d’une solide Margherita Buy et lui offre une personnalité féminine complexe et attachante. Pourtant, c’est moins le drama convenu qui attire l’attention qu’une mécanique comique franchement amusante, notamment grâce au cabotinage délicieux de John Turturro. Rien de fou donc, juste une pudique livrée.
Mia Madre sort le 2 décembre 2015 dans les salles, après sa diffusion en sélection officielle à Cannes.