Sale temps pour les séries de Marvel sur Netflix. Avec l’annulation de Iron Fist et Luke Cage, Daredevil va tenter de sauver les meubles. Courage mon gars !
Première arrivée sur la plate-forme de SVOD, Marvel’s Daredevil a donné le ton pour toutes ses consœurs qui suivront. Et si Jessica Jones a réussi à tenir (enfin presque) la distance, les autres ont connu des destins tragiques. Même le démon de Hell’s Kitchen finissait par être à bout de souffle dans la seconde partie de sa saison 2. La troisième saison cachait donc un double-objectif : montrer que le justicier aveugle en avait encore dans le ventre, et à travers lui que les séries Marvel pouvaient encore avoir un avenir.
Daredevil, Boring Again ?
Inutile d’espérer un changement drastique de la formule puisque ce retour s’accompagne évidemment des habituelles lenteurs qui continuent de faire parler d’elles (et rarement en bien). Le show s’amuse même à tester notre patience puisqu’il faudra bien trois épisodes pour que les choses débutent vraiment. Heureusement qu’on s’est habitués à la douleur avec ses homologues.
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Et comme si ça en devenait presque une fatalité, on sent plusieurs fois que la série tente de sortir de ce piège rythmique sans y parvenir complètement. S’en ressent alors une double-vitesse où on alternera entre ralentissement et précipitation, comme si Daredevil tournait indéfiniment autour d’un rond-point avant de mettre un coup de volant brutal dans une direction, bonne ou pas.
Daredevil, Born Again
Sauf que malgré quelques facilités, cette troisième saison démontre d’un vrai effort. Scénaristique tout d’abord, puisque cette adaptation attendue de Born Again prend bien soin de caresser le fan dans le sens du poil en multipliant les références, sans prendre de chemin balisé afin de proposer une relecture surprenante de l’arc mythique – qu’on aime ou non -. L’épisode 10, ô combien révélateur de cette démarche, aura ainsi joué avec son modèle tout du long jusque au plan final symbolique.
On note également une volonté d’innover en matière de mise en scène avec des séquences extrêmement marquées visuellement en dépit d’un filtre toujours aussi terne. Comment faire la fine bouche quand on nous offre sur un plateau un plan-séquence d’une vingtaine de minutes particulièrement tendu ou une caméra d’une redoutable efficacité lorsqu’il s’agit de démontrer tout le talent de Bullseye.
L’usage par ce dernier du costume de notre justicier représente, au passage, la meilleure idée de cette saison 3 puisqu’il le place en miroir d’un Matt Murdock hésitant (et un brin très énervant d’ailleurs). Plus que jamais, Daredevil a su faire usage de ses méchants pour faire décoller le show et entre la présence écrasante de Vincent « Kingpin » D’Onofrio et la folie destructrice de notre (futur ?) Bullseye, on ne peut qu’être aux anges, contrairement au diable.
Sans atteindre le niveau de sa première saison, Daredevil corrige ses errances passées tout en restant prisonnier d’un rythme laborieux. On n’a pas trouvé la perfection, mais on a renoué avec le plaisir et ce n’est déjà pas si mal.